
Partis en crise et références absentes : la nécessité de renouveler le projet national
Les Palestiniens à l'intérieur, en particulier les élites intellectuelles et politiques, ne cessent de se préoccuper des défis croissants qui menacent leur présent et leur avenir, face à la montée du fascisme sioniste et à la brutalité du régime en place, ainsi qu'à la lutte acharnée pour liquider la question palestinienne et élargir la domination coloniale sur la région. Cette préoccupation intense, bien qu'elle indique une prise de conscience croissante de la gravité de la situation, ne s'est pas encore transformée en un parcours clair ou en une vision commune, ce qui exacerbe le niveau d'anxiété et d'incertitude, et augmente le sentiment d'impuissance et de frustration. Néanmoins, les tentatives continues de compréhension et d'analyse reflètent un refus de céder et un esprit de résilience pour une existence libre.
Le véritable impasse ne réside pas dans l'absence de diagnostic, mais dans l'incapacité à avancer vers un projet pratique et complet qui réponde à l'ampleur des défis complexes, qui ne sont plus exceptionnels ou passagers, mais qui sont devenus structurels, et représentent une menace plus grave que tout ce qui a précédé. Les défis actuels ne peuvent être dissociés du projet colonial sioniste en Palestine et dans la région dans son ensemble, mais se sont approfondis et entremêlés avec lui, et se sont reflétés dans les intérieurs palestiniens avec des déformations graves dans la structure sociale et politique, parmi lesquelles la prolifération d'un discours de faux partenariat avec le système raciste, la montée de la criminalité organisée et même la sacralisation de cette déformation à travers l'utilisation de la religion au service des politiques de soumission.
Face à cette réalité, les Palestiniens à l'intérieur se retrouvent dans une position de défense de soi et de l'identité, non seulement face à l'institution sioniste, mais aussi contre des courants locaux devenus partie intégrante du système de fragmentation et de métissage. Nous avons été témoins, par le passé, de la capacité de la société palestinienne interne à unir ses rangs, à affirmer sa présence et à révéler l'hypocrisie de la démocratie israélienne, ainsi qu'à exposer sa structure raciste, mais nous sommes aujourd'hui confrontés à une réalité différente : Israël ne cache plus son racisme, et n'éprouve même plus le besoin de faire semblant d'être démocratique. L'ère des allégations est révolue, remplacée par celle de la répression flagrante et de la célébration des politiques d'extermination.
Dans ce contexte de déclin, les espaces d'action politique palestinienne à l'intérieur se réduisent et sont directement ciblés. Même des voix de "modération" – comme Ayman Odeh, par exemple – qui ont essayé de créer des alliances avec des forces sionistes "libérales", n'ont pas échappé aux campagnes de violence incitatives, ce qui révèle les limites de cette orientation et expose l'illusion de la possibilité de réforme de l'intérieur du système israélien. En revanche, des courants politiques religieux persistent à s'allier avec le gouvernement d'apartheid, bien que les alliés précédents commencent à se désavouer, soulevant des questions fondamentales sur la crédibilité de ces projets et leur utilité.
Entre le diagnostic abondant et l'absence d'action organisée
La situation politique à l'intérieur palestinien connaît un élan dans les efforts théoriques. Il y a une abondance d'analyses et de débats, mais en contrepartie, il est rare de trouver des projets politiques concrets ou une vision collective qui concrétise les ambitions du peuple et répond effectivement à ce paysage en mutation. Nous manquons encore d'un projet national unificateur, qui réorganise les priorités et précise clairement la relation avec le projet national palestinien global, surtout face aux changements fondamentaux survenus dans l'équation du conflit colonial en Palestine, et à l'élan fasciste conduit par le gouvernement de droite extrême.
Alors que les préoccupations se concentrent sur des discussions superficielles concernant le sort de la liste commune ou des alliances saisonnières, la scène politique néglige la nécessité pressante de renouveler le discours national et de construire une stratégie alternative. Surtout face aux réelles menaces de dissolution de partis, ou de les empêcher de se présenter, ce qui exige un mouvement sérieux pour faire face à cette éventualité, et non de se contenter de réactions médiatiques ou de déclarations répétées.
Il est vrai que certaines initiatives et approches ont été proposées, et que certains mouvements ont été lancés, mais ils souffrent encore d'un faible enracinement sur le terrain, et d'une lenteur dans l'interaction avec une réalité qui évolue rapidement, et avec des outils de répression de plus en plus rapides, que ce soit à travers la criminalité, la démolition ou le siège moral et politique.
Crise de leadership et absence de références
La crise s'est intensifiée en raison de l'effondrement des références politiques et sociales unificatrices, et de la persistance d'élites politiques incompétentes ou dépourvues de volonté, ou des deux à la fois. Il est impossible d'ignorer qu'une partie du problème réside dans l'accumulation temporelle des leaderships traditionnels, qui ne se sont pas renouvelés, et n'ont pas effectué un véritable examen de leur performance.
Malgré ce tableau sombre, un modèle se distingue par sa valeur de réflexion : le Parti de la Rassemblement National Démocratique, qui malgré son absence à la Knesset, a réussi à survivre, à mener une véritable réévaluation interne, et à construire ses bases étudiantes, tout en rétablissant sa relation avec la rue. Il a également pris l'initiative de proposer des documents politiques pour le dialogue et le travail commun, et a réussi à interagir avec de larges segments de la jeunesse et de la société. C'est un modèle d'action politique extérieur à la Knesset, qui prouve que la lutte politique ne se limite pas à la représentation parlementaire.
Nous ne sommes pas ici pour prôner un parti en particulier, mais plutôt pour appeler à la réflexion et à une réévaluation, sur le fond de l'action politique, ses nécessités et ses limites. Il existe des partis représentés à la Knesset, ayant des budgets relativement importants, mais manquant de structures partisanes réelles, vivant à l'ombre du leader individuel, sans mouvement étudiant ni vision communautaire. Il n'y a pas d'avenir pour l'action politique sans une réévaluation sérieuse, et sans une réforme interne qui rétablisse la confiance et lance une nouvelle dynamique. Aucun parti, peu importe son importance, ne peut provoquer un changement positif dans le paysage politique, mais il peut constituer un modèle inspirant, surtout s'il continue à développer son programme politique et sa vision de la relation avec le projet national libérateur, qui doit s'étendre de la mer au fleuve.
Horizon de l'émergence collective
On ne peut se relever que par une réforme globale des partis, une reconstruction des références nationales représentatives, une revitalisation du discours politique national, et une élaboration d'une stratégie de lutte efficace, face au discours d'Israélisation et à la politique de partenariat avec le système d'extermination. C'est le seul chemin capable de restaurer la confiance des gens et de redonner leur dignité, et cette mission doit inclure le désengagement d'une individualité envahissante et le retour à un esprit collectif, comme une nécessité existentielle face au projet d'effacement et d'extermination.

Pourquoi le Qatar insiste-t-il sur son rôle de médiateur entre le Hamas et Israël ?

Plans de division de la nation : Naho et Yinon et la réalité arabe aujourd'hui

Ceux qui sortent de l'histoire

Sommet de Doha : La montagne a accouché d'une souris !

Rétablissement israélien des objectifs essentiels des accords d'Abraham

Les Arabes ont enfin reconnu qu'Israël ne cible pas seulement les Palestiniens

835 millions de dollars sans provision : les chèques retournés révèlent la crise de liquid...
