Le Parti des travailleurs du Kurdistan annonce le retrait de ses troupes de Turquie
Arabe & International

Le Parti des travailleurs du Kurdistan annonce le retrait de ses troupes de Turquie

SadaNews - Le Parti des travailleurs du Kurdistan a annoncé, ce dimanche, le retrait de toutes ses troupes du territoire turc vers le nord de l'Iraq, dans une démarche décrite comme visant à éviter des affrontements militaires et à créer un climat propice au processus de paix.

L'annonce a été faite via l'agence de presse Firat, proche du parti, qui a rapporté dans un communiqué officiel : "Nous avons commencé le retrait de nos troupes de Turquie anticipant la possibilité d'affrontements, et pour éliminer les causes de tout événement indésirable".

Sabri Ok, membre du conseil exécutif du Parti des travailleurs du Kurdistan, a précisé qu'un groupe de combattants du parti s'était déjà retiré du territoire turc vers des zones du Kurdistan irakien, notamment vers les montagnes de Qandil, qui sont le bastion du parti depuis des décennies.

Il a ajouté que le processus de retrait se poursuivra progressivement, en soulignant que cela dépend de l'engagement d'Ankara dans le processus de paix, et a confirmé que cette démarche vient "sur la base des décisions prises lors de la 12ème conférence du parti et avec l'accord du leader Abdullah Öcalan".

Le parti a également appelé les autorités turques à prendre les mesures légales nécessaires pour protéger le processus de paix et ouvrir la voie à la transformation des combattants vers un travail politique démocratique.

Le communiqué précise que "la loi d'amnistie pour le Parti des travailleurs du Kurdistan devrait être adoptée comme base, et pour participer à la politique démocratique, les lois sur les libertés nécessaires et l'intégration démocratique doivent être immédiatement émises".

Le communiqué a révélé que le parti est prêt à tourner la page du conflit armé si le gouvernement turc réagit aux initiatives de paix, en affirmant que "la prochaine étape doit être politique et non militaire".

De son côté, le porte-parole du Parti de la justice et du développement au pouvoir en Turquie, Omar Celik, a déclaré dans une publication sur la plateforme X, que le retrait des "éléments terroristes" du territoire turc et l'annonce de nouvelles étapes vers le désarmement représentent "un progrès important correspondant à l'objectif principal de construire une Turquie exempte de terrorisme".

Celik a mis en garde contre toute tentative de provocation, de sabotage politique et de renseignement de la part des "forces qui se tiennent derrière les politiques chaotiques dans les régions voisines", en affirmant que le gouvernement turc met en œuvre la feuille de route de manière stable malgré ces tentatives.

Il a ajouté : "Une attention maximale doit être accordée à la protection du processus contre tout type de provocations... Nous ne permettrons pas que des accusations injustes ou une approche extrémiste empoisonnent la feuille de route avec ses effets secondaires".

Cette mesure est la plus significative depuis des années dans la relation entre Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan, classé "organisation terroriste" en Turquie, États-Unis et Union européenne.

Les observateurs estiment que le retrait des combattants du parti du territoire turc pourrait marquer le début d'une nouvelle phase de désescalade, en particulier après une période de montée des tensions et d'opérations militaires mutuelles dans le sud-est de la Turquie.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan mène une révolte armée contre l'État turc depuis 1984, qui a fait plus de 40 000 morts, principalement des Kurdes.

Malgré des tentatives précédentes pour lancer un processus de paix - notamment entre 2013 et 2015 - les négociations se sont effondrées suite à la reprise des combats.