
"Trump et la réécriture de la géographie".. Titre d'une session réunissant des géographes en France
SadaNews - Dans la ville française de Saint-Dié-des-Vosges, où il a été décidé il y a 5 siècles de donner le nom "Amérique" au Nouveau Monde, des géographes se sont réunis ces derniers jours pour observer avec étonnement et inquiétude le président de ce lointain continent, Donald Trump, le considérant comme un cas digne d'étude, un phénomène "stupéfiant" et "terrifiant" à la fois.
Le nom du président américain résonne régulièrement dans les couloirs du Festival International de la Géographie, qui est consacré cette année au thème du "pouvoir". Dans la personnalité et les politiques de Trump, ces experts trouvent une incarnation vivante des transformations du pouvoir à notre époque, et comment un seul homme peut redessiner les cartes, non pas à l'encre, mais avec des mots et une volonté politique pure.
"Monsieur Dystopie"
Cette inquiétude se transforme en une terreur explicite chez d'autres experts. Anne-Laure Améline Chari, géographe à l'Université Grenoble Alpes, décrit Trump comme "maître de la dystopie. Il réalise tout ce que nous considérions comme de la science-fiction". Elle ajoute : "Il a le courage et la force d'apporter un changement radical dans le monde du droit et de prouver que le fait accompli est désormais notre réalité".
Cette experte des frontières précise que Trump n'est pas seul dans cette approche, car "Poutine l'a fait avec les armes, les Chinois le font avec leurs investissements, mais ce qui rend Trump complètement déchaîné, c'est qu'il le dit. Et c'est ce qui est incroyable". Pour elle, "les frontières sont partout, elles se trouvent là où le pouvoir veut les dessiner", ce qui se manifeste clairement dans les opérations menées par les services d'immigration et des douanes américains (ICE) pour mettre en œuvre un programme de déportation massive des immigrés.
"Réécriture de la carte"
Frédéric Giraud, expert en toponymie à l'Université de Genève, révèle qu'il a reçu un flot de demandes de clarification lorsque Trump, depuis son retour à la Maison Blanche, a décidé de modifier des noms de sites géographiques par des décrets présidentiels.
Par un de ses décrets, la montagne "Denali", le plus haut sommet des États-Unis qui tirait son nom d'une langue locale en Alaska, a été renommée "Mont McKinley", en hommage à un président du XIXe siècle admiré par Trump. Il a également ordonné de renommer le golfe du Mexique, qui tirait son nom d'une langue d'avant la colonisation, pour devenir "golfe d'Amérique", menaçant de sanctions quiconque refuserait d'utiliser le nouveau nom.
Giraud commente cette approche en disant : "C'est terrible, car cela implique cette dimension liée à la doctrine de la suprématie blanche, qui contredit les engagements internationaux, notamment les objectifs de développement durable, qui promeuvent l'intégration des langues minoritaires et des connaissances autochtones".
Dans un autre exemple, Giraud souligne que les déclarations de Trump concernant la transformation de la bande de Gaza, ravagée par la guerre, en "Riviera du Moyen-Orient", sont en essence une tentative de remplacer un nom canaanite vieux de milliers d'années par un nom européen, dans un processus d'effacement culturel et historique.
Fin d'une ère de pluralité
Laurence Nardon, qui étudie les États-Unis à l'Institut français des relations internationales, estime que ce que nous observons est bien plus qu'une simple politique individuelle. Elle déclare : "Ce que nous voyons, et qui est ahurissant, c'est la fin d'une ère, la fin de l'ère de la pluralité" fondée sur la coopération, le droit international et des institutions comme les Nations unies.
Elle ajoute que le tableau "d'un point de vue scientifique politique, est tout à fait fascinant", mais elle ne cache pas sa profonde inquiétude, disant : "Je suis restée extrêmement optimiste quant à la capacité du système américain à résister, mais je vois personnellement que ce qui se passe est horrible", en faisant référence aux attaques de l'administration contre les universités, l'État de droit et les médias.
Malgré ce tableau sombre, il existe encore des poches de résistance. Frédéric Giraud explique qu'à la différence des géants de la technologie comme "Google Maps" et "Apple Plans", qui se sont soumis aux ordres de Trump, "il existe des plateformes coopératives qui jouent un rôle de résistance, et sont attaquées en tant que telles". Il cite "Wikipédia bien sûr, et en ce qui concerne les cartes, OpenStreetMap", en soulignant que la bataille pour dessiner et nommer la réalité est toujours en cours, même face aux hommes les plus puissants du monde.
Source : française

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