Les stars du cinéma demandent au festival de Venise de soutenir la cause palestinienne

SadaNews - La situation humanitaire à Gaza n'a pas échappé aux discussions des professionnels du cinéma en Italie et dans le monde lors du festival international du film de Venise 2025 à sa 82e édition, surtout après qu'un certain nombre d'entre eux a lancé un appel au festival pour adopter une position claire en faveur de la cause palestinienne, ce à quoi l'administration du festival a répondu en affirmant son ouverture au dialogue.

L'appel est venu d'un groupe se faisant appeler "Venise pour la Palestine", qui comprenait des célébrités telles que les réalisateurs Marco Bellocchio, Matteo Garrone, et Alice Rohrwacher. Le groupe a publié un message demandant au festival et à son organisme principal, la "Biennale", ainsi qu'aux sections parallèles comme la Semaine des critiques, d'agir avec plus de courage en condamnant le génocide à Gaza et le nettoyage ethnique mené par l'armée israélienne.

Le texte du message disait : "Arrêtez les horloges, éteignez les étoiles. Le fardeau est trop lourd pour continuer à vivre comme avant. Depuis près de deux ans, nous recevons des images claires de Gaza et de la Cisjordanie. Éberlués et impuissants, nous continuons à voir des scènes de génocide exécutées directement par l'État d'Israël en Palestine. Personne ne pourra un jour dire : je ne savais pas, je ne l'imaginais pas, je n'y croyais pas."

Un certain nombre de stars se sont jointes pour signer ce message, parmi lesquelles la réalisatrice française Audrey Diwan, lauréate du Lion d'or pour son film "L'Événement", et le duo palestinien Arab et Tarzan Nasser, gagnants du prix de la meilleure réalisation dans la section "Un Certain Regard" au festival de Cannes cette année pour leur film "Il était une fois à Gaza".

En réponse à cela, la Biennale a publié un communiqué affirmant que la direction du festival a historiquement été ouverte au dialogue et à l'interaction avec les problèmes urgents auxquels la société et le monde sont confrontés.

L'institution a confirmé que les films participant cette année au festival du film de Venise 2025 en sont la meilleure preuve, notamment le film "The Voice of Hind Rajab" de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, qui participe cette année à la compétition officielle, et qui raconte l'histoire de la fillette palestinienne Hind Rajab (5 ans) qui a été laissée coincée dans une voiture ciblée par les forces israéliennes à Gaza en 2024, avant d'être retrouvée morte malgré ses appels à l'aide.

Le directeur du festival Alberto Barbera a souligné qu'il avait été profondément affecté par l'utilisation par la réalisatrice tunisienne des enregistrements réels de l'appel téléphonique final de Hind Rajab avant la découverte de son corps.

L'institution a également noté que l'année dernière, la compétition a inclus le film "Of Dogs and Men" du réalisateur israélien Dani Rosenberg, filmé après l'attaque de Hamas le 7 octobre, qui raconte l'histoire d'une fille de seize ans retournant à son kibboutz à la recherche de son chien perdu pendant l'attaque. Le communiqué s'est terminé en affirmant : "La Biennale, comme elle l'a toujours été, est ouverte au dialogue."

En plus du communiqué émis par les célébrités, un certain nombre de manifestants se sont rassemblés hier devant le siège du festival portant des drapeaux palestiniens, annonçant une marche prévue pour samedi sous le slogan "Palestine libre… Arrêtez le génocide."

Des appels ont également été lancés pour annuler les invitations à certaines stars comme Gal Gadot et Gerard Butler en raison de leurs positions sur le conflit, mais Barbera a confirmé que le festival "ne boycotte pas les artistes et n'émet pas de déclarations politiques."

Pour sa part, le célèbre réalisateur italien Paolo Sorrentino, auteur du film d'ouverture "La Grazia", a qualifié la situation à Gaza de génocide. Cela est survenu lorsqu'on lui a posé des questions durant l'ouverture au sujet de la société Mubi, distributeur de son film, qui fait l'objet de critiques à cause des relations d'un de ses financiers avec l'armée israélienne. Il a renvoyé la question à un représentant de la société qui a refusé de commenter, et les organisateurs ont ensuite réorienté le dialogue vers le domaine du cinéma.

Il est à noter que les classements de la sécurité alimentaire des Nations Unies ont officiellement déclaré la famine à Gaza la semaine dernière en raison de la fermeture des frontières depuis mars et de l'interdiction d'entrée des aides.