Ce n'est pas le moment pour la libération et un État indépendant !

Si notre situation palestinienne continue d’être marquée par la division et les conflits internes, la situation arabe par des divergences de positions, la multiplicité des axes et la dépendance à l'extérieur, sans oublier la position officielle internationale et sa soumission à l'hégémonie américaine, alors ce sont ceux qui détermineront actuellement, dans un avenir proche, le destin de la bande de Gaza en termes de géographie, de démographie, de gestion et de relation avec l'autorité à Ramallah, ainsi que l'avenir de la Cisjordanie et l'État palestinien souhaité, qui ne sont ni la décision nationale ni la volonté nationale conjointe, absente, ni la résistance armée. Ce ne sont pas non plus les Nations Unies et leurs résolutions, mais la volonté américaine israélienne.

Il n'y a pas dans ces paroles un appel au désespoir ou à la perte d'espoir, ni un appel à la capitulation ou à l'abandon du droit à la résistance à l'occupation, mais un appel à une réflexion rationnelle en dehors des slogans, des élucubrations et des hérésies religieuses, et à faire face à la réalité en reconnaissant nos erreurs, en particulier celles de la classe politique et de ses partis, et à établir une stratégie de résistance nationale rationnelle et défensive, non pas pour libérer la Palestine maintenant, mais pour défendre la terre et les lieux saints face aux colons, en particulier en Cisjordanie, et éviter tout ce qui pourrait entraîner leur expulsion de leur terre ou leur déplacement, même s'il s'agit d'actes de résistance armée, ainsi que défendre notre identité, notre culture nationale et l'unité du peuple à l'intérieur et à l'extérieur sous un seul titre, et à consolider la présence du peuple sur la terre de Palestine, même en présence de l'occupation. Car la consolidation de la présence du peuple, qui dépasse numériquement le nombre de Juifs, est ce qui fera échouer l’établissement d’un État juif s’étendant de la mer au fleuve et fera échouer le prétendu projet sioniste du Nil à l’Euphrate, tout en continuant le travail diplomatique et en utilisant les transformations dans l'opinion publique mondiale en faveur de la justice de notre cause nationale, et en soutenant les mouvements populaires dans le monde arabe qui réagissent à la normalisation et aux normalisateurs et soulignent l'échec du prétendu paix abrahamique.

La libération de la Palestine et l'établissement d'un État palestinien indépendant nécessitent au départ cette stratégie défensive pour consolider le peuple sur la terre de Palestine, ce qui est une condition nécessaire, à partir de laquelle on peut se lancer dans une stratégie de libération et d'établissement de l'État, qui est un droit légitime et établi parmi nos constantes nationales. C'est une bataille à venir, inévitable, mais qui nécessite des conditions et des données différentes de celles qui existent actuellement, c'est-à-dire un changement dans l'équilibre des forces à tous les niveaux, ou comme il est mentionné dans le Coran, le renforcement, la préparation et la prise des causes avant les actes, car la résistance, surtout lorsqu'elle est confrontée à un ennemi sioniste terroriste qui possède une supériorité sur tous les champs et des alliances internationales, est une guerre, pas une aventure ou une réaction émotionnelle.

Il convient de rappeler que ce que demande actuellement la direction palestinienne et tous les partis palestiniens, c'est la reconnaissance de la Palestine comme un État sous occupation. Et quiconque prétend détenir maintenant une vision et une stratégie nationale, arabe, islamique ou internationale pour la libération de la Palestine n'est rien d'autre qu'un trompeur et un manipulateur.