
Où en est le processus d'annulation de la loi César ?
SadaNews - Le 11 octobre, le Sénat américain a approuvé l'adjonction d'un projet d'annulation de la loi César à la loi de budget de défense américaine pour l'année 2026, ce qui constitue une étape importante vers l'abrogation de la loi qui avait imposé des sanctions sur la Syrie sous le régime du président déchu Bachar al-Assad en 2020, en raison de son implication dans la torture et l'élimination de milliers de détenus dans les prisons.
Ces violations ont été documentées par un photographe travaillant au sein des services de sécurité, qui a pris le pseudonyme de "César" pour éviter d'être poursuivi, ce qui a conduit le Congrès américain à imposer des sanctions contre le régime d'Assad et les institutions syriennes sous le nom de "loi César".
Cependant, l'abrogation complète de la loi nécessite la ratification de la Chambre des représentants, qui examinera toutes les dispositions de la loi de budget de défense avant de l'approuver et de l'envoyer au président américain pour ratification, rendant ainsi l'annulation des sanctions sur la Syrie effective.
L'importance de l'étape prise par le Sénat réside dans le fait que la voie législative actuelle permettrait d'abroger entièrement la loi César si la Chambre des représentants approuve le projet, et non simplement d'obtenir des décisions exécutives qui ne concernent que la suspension des sanctions, ce qui nécessiterait de nouvelles étapes législatives pour les réimposer; elles ne reviendront pas automatiquement à l'expiration de la période de suspension par le pouvoir exécutif.
Recours au Sénat
Depuis le début de l'année 2025, deux tentatives ont été réalisées par des députés américains pour proposer un projet de loi abrogeant les sanctions imposées à la Syrie en vertu de la loi César sans succès, en raison des équilibres internes américains.
En septembre dernier, la Commission des règles et de l'administration de la Chambre des représentants américaine a rejeté l'inclusion d'une disposition relative à l'annulation de la loi dans le budget de défense américain, et les groupes de pression syriens et régionaux ont travaillé sur cette option pour gagner du temps au lieu de travailler sur une proposition de loi distincte, car le passage du budget de défense est généralement plus facile.
Néanmoins, l'ajout de l'amendement a finalement été refusé au sein de la Chambre, avec des amendements supplémentaires qui auraient dû être inclus dans le budget, en raison d'un désaccord entre les partis républicain et démocrate concernant l'ajout d'autres lois liées à la situation intérieure américaine.
Le groupe de pression syrien, y compris le Conseil syrien américain, a donc fait appel au Sénat, car de nombreux membres soutiennent le projet de lever les sanctions sur la Syrie afin de garantir sa stabilité et d'éviter le retour de l'État islamique.
Le groupe espérait que la prochaine étape après l'approbation du Sénat pour l'amendement consisterait à négocier avec la Chambre des représentants pour faire passer la loi de budget avec tous les amendements, surtout que le président de la Chambre, Mike Johnson, avait déclaré auparavant qu'aucun ajout ne serait fait au projet de loi de budget de défense.
Optimisme quant à la levée des sanctions
Un certain optimisme règne quant à la levée des sanctions sur la Syrie après que le Sénat a adopté à une large majorité le projet d'annulation de la loi, indiquant qu'il y a un soutien aux deux partis, républicain et démocrate, ce qui amène à croire que la Chambre des représentants approuvera également l'annulation, sauf en cas de développements majeurs et inattendus dans le dossier syrien.
Le député républicain Joe Wilson, qui a proposé l'amendement à ajouter à la loi de budget de défense, a déclaré que "le succès de la Syrie dépend maintenant de l'annulation complète et totale de cette loi".
Wilson est proche de l'ancien président américain Donald Trump et est député de l'État de Caroline du Sud, qui est un bastion du parti républicain.
De son côté, la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen, membre de la Commission des affaires étrangères du Sénat, a déclaré que l'approbation par le Conseil du projet d'annulation de la loi César représente un accomplissement historique dans les relations entre les États-Unis et la Syrie, ainsi qu'une grande étape vers la stabilité, et elle a appelé la Chambre des représentants à adopter la législation.
L'adjonction du projet d'annulation de la loi César à une loi lié au financement de l'armée américaine augmente les chances de passage de la loi, car le budget de la défense bénéficie généralement du soutien des entreprises d'armement, qui exercent également une influence sur divers députés des deux partis.
Le Conseil syrien américain a exprimé sa satisfaction quant à l'adoption par le Sénat de la disposition d'annulation de la loi César dans le budget de défense pour 2026 sans ajouter de conditions, accompagnée de la phrase "l'avis du Conseil est de rétablir les sanctions en cas de non-progrès positif après 12 mois d'annulation des sanctions", une phrase non contraignante qui ne signifie pas que la loi doit être rétablie après les évaluations émanant du département d'État américain suite à son annulation.
Selon des sources diplomatiques à Washington, il y a actuellement des communications entre la Maison Blanche et la Chambre des représentants pour faire adopter l'amendement relatif à l'annulation de la loi César, mais la garantie que la Chambre et son président ne bloquent pas la nouvelle loi nécessite une intervention directe du président américain Trump, qui appartient également, tout comme le président de la Chambre, au parti républicain.
Les sources révèlent également qu'il existe une impression positive au sein de l'actuelle administration américaine envers le gouvernement syrien, notamment en raison de la flexibilité que ce dernier montre concernant les demandes administratives relatives à la conclusion d'un accord de sécurité avec Israël.
Conséquences de l'abrogation de la loi César
Les sanctions imposées à la Syrie en vertu de la loi César en 2020 ciblaient des secteurs influents et vitaux, notamment le pétrole et le gaz, l'aviation militaire, que ce soit pour l'achat de nouveaux avions ou de pièces de rechange ou pour les travaux de maintenance, ainsi que la construction et la reconstruction supervisées par le gouvernement syrien sous le régime d'Assad.
Selon la loi, le pouvoir exécutif des États-Unis sera également tenu d'imposer des sanctions contre toute entité étrangère collaborant avec le gouvernement syrien dans des secteurs soumis à des sanctions, ou fournissant un soutien financier, logistique ou technique à la Syrie.
Sur cette base, le gouvernement syrien actuel ne sera pas en mesure d'attirer des projets, en particulier dans le domaine de l'immobilier, de la construction et de la reconstruction, ainsi que de la réparation des infrastructures, tant que les sanctions américaines demeurent en vigueur, et il sera également très difficile pour la nouvelle armée syrienne d'acquérir des pièces de rechange pour les véhicules blindés et les avions qu'elle possède, hérités du régime précédent, ou même d'acheter de nouvelles armes ou d'obtenir des technologies militaires.
Jusqu'à présent, le marché syrien n'a pas enregistré d'activité réelle de la part d'entreprises de reconstruction et de contrats internationaux importants, à l'exception de quelques mémorandums d'entente dont la mise en œuvre dépendra de la durabilité de la stabilité et de la création d'un cadre légal approprié, y compris la levée des sanctions.
La Syrie est considérée comme l'un des corridors importants potentiels pour le gaz et le pétrole vers le marché européen par la mer Rouge, et de nombreux pays producteurs d'énergie considèrent la géographie syrienne comme d'une importance capitale, notamment l'Irak, qui aspire à réactiver le pipeline Kirkouk-Baniyas, facilitant ainsi le passage du pétrole irakien vers l'Europe, offrant ainsi à Bagdad une option supplémentaire par rapport au port de Ceyhan en Turquie.
Cependant, la réparation et la réhabilitation du pipeline, ainsi que la création de projets liés au raffinage du pétrole à proximité des ports d'exportation nécessitent la garantie des pays producteurs d'énergie de ne pas être affectés par les sanctions américaines actuellement imposées à la Syrie.
Les experts économiques estiment également que l'abrogation des sanctions imposées à la Syrie en vertu de la loi César garantirait la disponibilité des biens essentiels sur le marché syrien avec une stabilité des prix, grâce à la réduction des coûts d'importation et à la diversification des marchés capables de fournir ces biens, ainsi qu'à l'ouverture d'opportunités pour les entreprises arabes et étrangères de reprendre des relations commerciales avec les institutions et entreprises gouvernementales syriennes.
Il est également prévu que l'abrogation des sanctions ait des effets positifs sur le secteur bancaire, car elle facilitera le retour des relations bancaires entre les banques en Syrie et à l'étranger.

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