Un écrivain israélien : L'échec de l'attaque contre le Qatar est plus profond qu'il n'y paraît

SadaNews - Dans un article publié par le journal "News 12" en hébreu, l'écrivain israélien Eli Boudié a abordé la tentative d'assassinat menée par Israël contre des dirigeants du Hamas à Doha, affirmant qu'elle pourrait se transformer en une erreur stratégique qui coûterait à Israël plus de pertes que de gains.

Boudié a expliqué que les résultats politiques et diplomatiques étaient clairement négatifs, même si l'opération avait partiellement réussi sur le plan militaire, elle avait nui à la confiance avec le Qatar et le monde arabe, compliqué les relations avec les États-Unis, et renforcé la position des ennemis d'Israël, sans contribuer aux efforts de libération des prisonniers.

L'écrivain a souligné qu'Israël avait construit, au cours des dernières années, des relations secrètes basées sur la confiance avec plusieurs pays du Golfe, à travers des contacts précis établis par des responsables du Mossad et du ministère des Affaires étrangères.

Opposition du Mossad

Il a ajouté que ces relations étaient le fruit d'efforts prolongés, il n'était donc pas surprenant que le chef du Mossad s'oppose au timing de l'opération, surtout qu'attenter à la vie d’un intermédiaire qatari bénéficiant d'une immunité diplomatique représentait une démarche inhabituelle dans la diplomatie israélienne.

Boudié a également noté que l'histoire reflète les tentatives précédentes d'Israël pour des actions similaires qui ont suscité un sentiment de violation de la confiance, comme la tentative d'assassinat de Khaled Mechaal en Jordanie en 1997, ou l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh aux Émirats en 2010.

Il a ajouté que les pays du Moyen-Orient, y compris ceux de paix et de normalisation, craignent qu'Israël ne cherche à établir une domination régionale, et que les déclarations de certains ministres israéliens et les actions de l'armée ont renforcé la conviction parmi les Arabes qu'Israël cherche à accroître son influence économique et politique, poussant certains acteurs régionaux à chercher des alternatives.

Flou de l'objectif

Boudié estime que l'objectif initial de l'opération n'était pas clair, car il n'est pas certain que l'assassinat des dirigeants du Hamas aurait entraîné un assouplissement de la position du mouvement ou accéléré la libération des prisonniers.

Au contraire, l'opération aurait pu renforcer la détermination du Hamas à se battre jusqu'à la fin, et pourrait avoir entraîné des risques accrus pour la vie des prisonniers, tout en montrant à leurs adversaires qu'aucun refuge n'est sûr.

Il a affirmé que l'attaque a mis les États-Unis dans une position délicate, obligeant le président américain Donald Trump à équilibrer entre la position d'Israël et celle du Qatar, ce qui l'a conduit à faire des déclarations hésitantes et prudentes, puis à annoncer une rencontre avec le Premier ministre du Qatar pour affirmer la solidité de l'alliance américaine avec l'État du Golfe.

L'attaque a également ramené le Qatar - comme le souligne Boudié - au centre de l'attention régionale, car il a accueilli des dirigeants et des ministres de pays arabes pour montrer sa solidité, tout en appelant à une réunion d'urgence pour discuter de l'attaque et adopter une position collective.

Renforcement de la position du Qatar

L'écrivain a affirmé que cette étape a renforcé la position du Qatar sur la scène internationale, malgré les défis et la concurrence régionale, soulignant qu'une violation de la souveraineté aurait des conséquences sur d'autres pays.

Il a conclu son article en affirmant qu'il est difficile d'évaluer le préjudice causé aux relations entre Israël et le Qatar jusqu'à présent, mais que les expériences précédentes montrent que les violations de la confiance sont généralement punies par un gel temporaire des relations, bien que le Qatar continue de jouer son rôle vital d'intermédiaire entre Israël et le Hamas, et ne semble pas prêt à abandonner ce rôle qui lui a conféré une large influence internationale, selon ses dires.