
Le Monitor : Le Liban au bord du gouffre
SadaNews - Le site américain "Le Monitor" a observé les conséquences de la décision du gouvernement libanais de restreindre les armes, y compris celles du Hezbollah, à l'État. Il a déclaré qu'avec le début de certains groupes palestiniens de rendre leurs armes dans le camp de Burj al-Barajneh pour les réfugiés à Beyrouth, cette décision est entrée dans une phase délicate.
Le rédacteur et journaliste irakien Jasim al-Azzawi a décrit - dans un article publié aujourd'hui dans "Le Monitor" - la démarche de fixer un calendrier pour le démantèlement de toutes les formations armées, en tête desquelles le Hezbollah, comme étant proche de "l'aventure" plutôt que de la politique, en raison des risques qu'elle recèle de pousser le Liban vers le bord d'un nouveau conflit civil.
Un plan risqué
Al-Azzawi estime que ce plan bénéficie d'un soutien américain direct, avec des promesses d'aide et de reconstruction ainsi que de normalisation des relations internationales. Cependant, le Hezbollah l'a rejeté catégoriquement, et ses ministres ont boycotté les sessions du gouvernement.
Naïm Qassem, le dirigeant du Hezbollah, n'a laissé aucun doute en déclarant : "Quiconque appelle aujourd'hui à rendre les armes, que ce soit intérieurement ou extérieurement, sur la scène arabe ou internationale, sert le projet israélien. Pour le Hezbollah, son arsenal n'est pas négociable. C'est le bouclier qui dissuade Israël, garant de la souveraineté du Liban. Les appels à la désarmement, alors que les forces israéliennes occupent encore des terres libanaises, sont une demande de reddition" selon les mots de Qassem.
De son côté, Washington a envoyé son émissaire spécial Tom Barak, portant une feuille de route de 6 pages appelant au désarmement du parti avant la fin de l'année, en échange de l'arrêt des opérations militaires israéliennes dans le sud et de la fourniture d'une aide internationale pour la reconstruction. Cependant, le parti et ses alliés ont rejeté l'initiative, la considérant comme "une menace et du chantage" et une tentative d'imposer un protectorat étranger déguisé.
Pour Washington, le Hezbollah n'est pas seulement une milice, mais l'obstacle principal à la stabilité du Liban. Quant au parti, il voit que la double mission de Barak sur les dossiers libanais et syriens (ne conduit) qu'à approfondir les doutes que Washington cherche à redessiner la carte du Levant aux dépens du Liban.
Israël et l'Iran sur la ligne
Selon le rédacteur, les positions israéliennes n'ont pas diminué en intensité. L'ancien ministre de la Défense Yoav Galant a souligné qu'"il n'y a pas de calme à Beyrouth ni de stabilité au Liban sans sécurité pour Israël", menaçant de poursuivre les opérations militaires si ce parti n'est pas démantelé. En revanche, le responsable iranien Ali Larijani s'est dépêché à Beyrouth pour réaffirmer le plein soutien de l'Iran à son allié, considérant que l'armement du Hezbollah représente la garantie principale de la souveraineté du Liban face à Israël.
Les observateurs estiment que l'initiative américaine présente des lacunes structurelles, la principale étant qu'elle demande au Hezbollah d'abandonner ses armes alors qu'Israël occupe encore des positions libanaises stratégiques. De plus, l'armée libanaise, malgré ses tentatives de consolider son contrôle, manque des moyens et de la capacité pour faire face à une organisation militaire entraînée et profondément ancrée socialement comme le Hezbollah. Une explosion mortelle le mois dernier a coûté la vie à 6 soldats lors d'une opération de démantèlement des infrastructures du parti dans le sud, rappelant ainsi l'ampleur des défis.
En effet, l'armée libanaise n'est ni entraînée ni équipée pour une confrontation directe avec les combattants du Hezbollah, prétendre le contraire n'est que le reflet de souhaits des plus dangereux.
De son côté, le président libanais Joseph Aoun a appelé à un dialogue national pour éviter de glisser vers une confrontation ouverte. Cependant, les pressions de Washington et d'Israël placent Beyrouth devant une équation difficile : soit répondre aux conditions de désarmement, soit faire face au risque d'un glissement sécuritaire et confessionnel qui rappelle les scènes de la guerre civile de 1975. Avec l'augmentation des tensions et des manifestations armées dans les rues, les possibilités d'escalade semblent réelles à moins qu'un règlement ne soit atteint.
Le seul chemin
Les analystes s'accordent à dire que toute solution visant à désarmer le Hezbollah qui ne prévoit pas le retrait d'Israël des terres libanaises restera lettre morte, selon les informations de SadaNews. Tant que Washington ne pourra pas obliger Israël à se retirer, ce qui semble un espoir lointain, la proposition de désarmement est condamnée à l'échec avant même de commencer.
Le rédacteur conclut en disant que "le Liban n'a pas une grande marge de manœuvre pour prendre des risques, et toute tentative précipitée de démanteler le Hezbollah par la force ne sécurisera pas l'État, mais le détruira" en soulignant que, bien que l'option du recours à la force semble catastrophique, le dialogue interne et la diplomatie régionale restent la seule voie pour éviter une nouvelle explosion.
Aujourd'hui, le Liban se retrouve à nouveau à un carrefour : soit reproduire la tragédie de la guerre civile, soit faire une pause temporaire, réévaluer et chercher la solution politique qui est la seule capable d'éviter la catastrophe, dans un contexte de conflits régionaux dont les enjeux dépassent les frontières du Liban.

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