
Un écrivain israélien : Netanyahu et Dermer inventent des prétextes pour prolonger la guerre à Gaza
SadaNews - L'écrivain et journaliste d'investigation israélien Ronen Bergman révèle les coulisses des négociations concernant les prisonniers israéliens à Gaza, les décrivant comme une "image composite" menée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu - recherché par la Cour pénale internationale - et le ministre des Affaires stratégiques proche de lui, Ron Dermer.
Bergman souligne, dans un article publié dans le journal Yedioth Ahronoth, que Netanyahu et Dermer monopolise le pouvoir décisionnel, le façonnant selon des considérations politiques internes plutôt que sur des bases militaires ou humanitaires.
Il confirme que la nouvelle déclaration de Netanyahu, insistant sur un accord global garantissant la libération de tous les prisonniers en une seule fois, utilise cette position comme un écran de fumée pour retarder toute résolution dans les négociations et pour maintenir la guerre ouverte longtemps.
Une décision aux mains de deux hommes
Cette conclusion est tirée des contacts de Bergman, auteur du livre "Lève-toi et tue d'abord", qui traite de l'histoire des assassinats secrets israéliens, avec quatre hauts responsables de diverses branches du gouvernement, de l'armée et des services de renseignement, qui ont évoqué les intentions des deux hommes "énigmatiques" qui gardent le secret de la décision sur la façon de répondre à la proposition des médiateurs que le mouvement de résistance islamique (Hamas) a acceptée.
Bergman, qui jouit d'une réputation de journaliste possédant un vaste réseau de sources au sein des agences de sécurité et de renseignement, rapporte que ces responsables ne savent rien des décisions que ces deux hommes cachent, et que tout ce qui concerne la réponse israélienne à l'offre récente du Hamas n'est même pas connu des hauts responsables de l'institution de sécurité et militaire. Ils indiquent également que, bien qu'Israël n'ait pas envoyé une mission de négociation à Doha, il est possible que cette mission parte à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine.
Selon Bergman, la plupart des responsables militaires et de sécurité sont désormais convaincus qu'il n'est pas possible d'aboutir à un accord partiel temporaire, par la libération d'un certain nombre de prisonniers en échange d'un cessez-le-feu temporaire, puis de passer ultérieurement à une nouvelle phase de négociation. Ils disent qu'une fois que Netanyahu donnera son accord, l'accord peut être conclu en quelques jours, mais le Premier ministre préfère la procrastination et ne prend pas de décisions, ce qui expose la vie des prisonniers à un danger croissant.
"Écran de fumée" sur fond politique
Le journaliste d'investigation israélien souligne la paradoxale situation selon laquelle Netanyahu lui-même affirmait dans le passé l'importance des "acquis temporaires", mais aujourd'hui il a renversé cette position et a commencé à expliquer pourquoi elles ne sont plus appropriées. Il estime que ce retournement n'est pas réel, mais une simple méthode utilisée par Netanyahu pour cacher ses intentions de ne pas mettre fin à la guerre et de toujours renvoyer la responsabilité au Hamas.
Bergman décrit cette position comme un écran de fumée cachant le plan de Netanyahu pour prolonger la guerre. Selon la décision du cabinet ministériel restreint dernier, la guerre ne prendra fin qu'après l'éradication totale du Hamas et le transfert de l'administration civile à Gaza à une entité internationale qui n'est ni le Hamas ni l'autorité palestinienne, tout en conservant Israël le contrôle sécuritaire. Dans ce contexte, il indique que l'armée elle-même estime que pour atteindre cet objectif, cela nécessite entre 3 et 5 ans au minimum, soit une guerre prolongée sans perspective politique.
Pour Bergman, cette option signifie nécessairement abandonner une grande partie des prisonniers, car toute opération terrestre en profondeur à Gaza mettrait leur vie en danger immédiat.
Il confirme également, citant des sources de renseignement, que le Hamas a fait des concessions concrètes, comme accepter le principe de l'accord partiel, accepter de libérer seulement certains prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité, et libérer certains prisonniers seulement en échange des corps des soldats israéliens, mais en retour, le Hamas a exigé des garanties solides pour poursuivre les négociations après la période de trêve de 60 jours.
Il estime qu'Israël a ignoré cette flexibilité et a continué à s'accrocher à sa position médiatique selon laquelle "il n'y a pas d'accords partiels".
Échec des "Véhicules Gideon"
Bergman met en exergue ce que dit le colonel (réserve) Doron Hedar, ancien commandant de l'unité de négociation de l'armée, qui avertit que tout retard représente une "crime contre les prisonniers". Bien que le Hamas porte la responsabilité première de leur enlèvement, Israël a la responsabilité de les sauver, d'autant plus que 41 prisonniers sont entrés vivants à Gaza et que certains d'entre eux sont décédés par la suite en raison du retard dans la décision.
Le journaliste d'investigation tient Netanyahu directement responsable de l'échec des tentatives d'arriver à un accord, car il a cédé aux pressions de la droite qui s'oppose à tout compromis et a même saboté les initiatives américaines proposées pour ouvrir des canaux directs avec le Hamas.
Bergman indique également que les résultats de l'opération "Véhicules Gideon", que l'armée considérait comme décisifs, ont été inversés, ne réussissant pas à atteindre l'objectif initial de libérer les prisonniers et n'ayant pas pu éliminer le Hamas. En fait, les estimations des services de renseignement ont montré que le nombre de combattants du mouvement, après des mois de combats, est revenu presque à son niveau antérieur, dans ce qui ressemble à un "cycle temporel sans fin".
Il dit : "Au début de l'invasion terrestre, le renseignement a estimé la force du Hamas à 24 000 combattants, et celle du Jihad islamique à 6 000. Puis Israël a déclaré avoir tué plus de 15 000. Pourtant, juste avant l'opération 'Véhicules Gideon', il a été estimé que le Hamas avait à nouveau 24 000 combattants, et le Jihad 6 000" !
En fin de compte, l'article présente un tableau sombre : Israël est coincé entre une équation sans solution, car d'une part, il refuse de progresser vers un accord partiel, et d'autre part, il est incapable de mettre fin à la guerre militairement. La conséquence, selon Bergman, est la poursuite d'une guerre d'usure prolongée, dont le prix est payé d'abord par les prisonniers, puis par l'armée israélienne, tandis que la communauté internationale commence à faire de plus en plus pression sur Israël.

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