La pression de Trump derrière l'approbation de l'accord gazier entre Israël et l'Égypte
Économie locale

La pression de Trump derrière l'approbation de l'accord gazier entre Israël et l'Égypte

SadaNews - Ce ne sont pas les mots célébratoires lancés depuis les plus hauts niveaux politiques qui décideront du sort de l'accord d'exportation de gaz vers l'Égypte, mais une seule question : y aura-t-il une véritable concurrence sur le marché du gaz israélien ?

C'est l'essence même du problème soulevé par le journal économique israélien Calcalist dans son analyse de l'accord, considérant que ce qui est officiellement décrit comme un "accord historique" pourrait se transformer en "pleurs pour des générations", si la structure actuelle du marché ne change pas.

Selon Calcalist, le sort de l'ensemble du système énergétique israélien est en jeu dans un marché "très centralisé" qui manque de véritable concurrence, tandis que l'accord ne garantit qu'une "transaction raisonnable" au mieux, et pourrait être "très mauvaise" si un excédent d'offre n'est pas imposé, obligeant les producteurs à entrer en concurrence.

La grande histoire... le manque de concurrence

Calcalist souligne que le problème fondamental réside dans l'absence de véritable concurrence, car l'entreprise américaine Chevron détient 40 % du champ de Leviathan, un quart du champ de Tamar, en plus de son contrôle opérationnel, lui conférant ainsi un contrôle effectif sur environ 90 % des réserves de gaz.

La commissaire à la concurrence, Michal Cohen, a qualifié cette situation de "problématique", insistant sur la nécessité d'introduire de nouveaux acteurs. Cependant, la réalité, selon Calcalist, s'engage dans la direction opposée, avec un rôle décroissant du champ de Karish qui a constitué un élément de concurrence limité à un moment donné.

Le journal estime que le monopole est clairement à l'horizon, alors que les options pour le marché s'amenuisent.

Sécurité énergétique... une promesse évidente et pas plus

Calcalist précise que les négociations entre le gouvernement israélien et les entreprises de gaz ont porté sur trois axes : la sécurité énergétique, les prix et la concurrence.

Quant à l'axe de la sécurité énergétique, c'était - selon le journal - un "acquis", car il est impensable d'exporter du gaz en cas de crise interne résultant d'une guerre ou d'une urgence sécuritaire.

Ainsi, l'engagement de ne pas avoir de pénurie de gaz tant qu'une capacité de production suffisante est disponible "n'est pas un accomplissement de négociation autant qu'une évidence".

Le prix plus élevé qu'aujourd'hui... et en hausse automatique

Concernant les prix, qui sont les plus sensibles, Calcalist fait état d'un prix fixe de 4,7 dollars par million d'unités thermiques britanniques, lié à un mécanisme de liaison avec le tarif électrique résidentiel qui augmente chaque année d'environ 1 % à 2 %.

Le journal indique que le prix actuel du gaz est d'environ 4,5 dollars, ce qui signifie que le consommateur paiera plus "dès le premier jour". Le pire, selon Calcalist, est que le mécanisme de liaison garantit une augmentation du prix année après année, ce qu'il a qualifié de "pas idéal au minimum".

En revanche, les partisans de l'accord promeuvent l'idée de "stabilité des prix", mais Calcalist estime que cette stabilité se fait au détriment du consommateur, dans un marché énergétique mondial déjà volatile.

Excédent d'offre... le seul outil pour freiner les prix

Calcalist explique que la seule solution pour créer une véritable concurrence ne réside pas dans la restriction des exportations, mais dans l'imposition d'un "excédent d'offre" sur le marché local. Lorsque les producteurs sont contraints de laisser des quantités de gaz supérieures aux besoins du marché, ils doivent rivaliser pour les vendre au lieu de les laisser sous terre, ce qui entraîne une baisse des prix.

C'est pourquoi la proposition du ministère des Finances de fixer un plafond d'exportation ne dépassant pas 85 % de l'écart entre la demande locale et la capacité de production a suscité la colère des entreprises, qui y ont vu des "pertes énormes", mais Calcalist rapporte que le ministère a déclaré que c'était le seul moyen d'imposer une véritable concurrence.

Bien que la proposition n'ait pas été incluse dans le projet de loi de règlement, l'espoir reste attaché à la commission Dyan, chargée de réévaluer la politique d'exportation de gaz, d'inclure ce principe dans ses recommandations finales.

Un accord sans concurrence jusqu'en 2032

Calcalist critique sévèrement le fait que l'accord actuel stipule clairement l'absence de concurrence jusqu'en 2032, ce qui signifie que l'État ne disposera d'aucun outil d'intervention pour cause de concurrence avant 7 ans. Le journal considère cela comme une "cette concession évidente" qui aurait été préférable de ne pas accorder.

Il est vrai que l'absence de concurrence ne devrait pas être catastrophique à court terme, étant donné qu'il n'est pas prévu de signer de nouveaux contrats importants avant 2030, mais selon Calcalist, le plus grand perdant sera les cinq nouvelles centrales électriques, qui seront contraintes de négocier les prix avec un monopole unique.

La pression américaine... le facteur décisif

Calcalist termine son analyse en soulignant que la poursuite des négociations aurait servi les intérêts de l'État, sinon pour la "pression directe venant de Washington". Le journal indique que cette pression est passée par les canaux politiques, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de l'Énergie Eli Cohen.

Selon Calcalist, le président américain Donald Trump voulait l'accord "et une fois qu'il l'a voulu, l'histoire était terminée". Le journal énumère les motivations de Trump, allant de la protection des intérêts des entreprises pétrolières américaines, notamment Chevron, à l'appui de l'Égypte qui connaît une grave crise énergétique, sans oublier la réduction de la dépendance au gaz russe et le renforcement de l'influence américaine sur le marché énergétique régional.

Et si la commission Dyan n'impose pas un mécanisme d'excédent d'offre, l'accord signé pourrait se transformer d'un "accomplissement historique" en un fardeau à long terme, dont les consommateurs paieront le prix selon Calcalist, tandis que la concurrence restera absente, les prix sont candidats à la hausse et la décision politique est prisonnière de pressions extérieures plutôt que de calculs de marché équitables.