Gouvernance du secteur des terres en Palestine : un pas vers la souveraineté et le développement
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Gouvernance du secteur des terres en Palestine : un pas vers la souveraineté et le développement

Dans une patrie où l'identité se résume à la terre, et où la souveraineté et la dignité reposent sur le droit à la propriété, la gouvernance du secteur des terres en Palestine devient plus qu'une simple réforme administrative, mais un projet national visant à renforcer la souveraineté, organiser le développement et ancrer la justice. Malgré les restrictions et les confiscations des terres imposées par la machine d'occupation, la volonté palestinienne de gouvernance et de réforme ne doit pas faiblir, mais doit au contraire, devenir plus claire et déterminée face aux défis.

La terre… au cœur de la question et de la réforme

Historiquement, le secteur des terres a été l'un des secteurs les plus sensibles dans le paysage palestinien, car il est lié à la richesse nationale, aux droits individuels et à la souveraineté politique simultanément. Cependant, le multiplicité des références, l'absence de coordination à certaines étapes, et l'accumulation des anciennes lois, ont rendu la gestion des terres semblable à un labyrinthe bureaucratique qui entrave le développement et affaiblit l'efficacité d'utilisation.

Cependant, les dix dernières années ont témoigné d'un mouvement réformateur concret dirigé par des institutions nationales, dont l'Autorité des terres palestinienne et l'Autorité de régularisation des terres et des eaux, qui ont récemment été fusionnées dans une tentative de réorganiser le secteur sur des bases de transparence, de responsabilité et de bonne gouvernance.

Réforme du secteur des terres au cœur de la tempête

Dans le contexte d'occupation qui contrôle plus de 60% des terres de la Cisjordanie (zones "C"), il est impossible de parler d'une véritable souveraineté sur la terre, mais il est possible – et même nécessaire – de parler d'une gouvernance nationale éclairée des terres qui protège ce qui peut être protégé et gère ce qui peut être géré.

Dans ce sens, il est essentiel d'adopter des politiques de réforme palestiniennes pour le secteur des terres qui visent à construire un système intégré de gestion des terres, comprenant :

* La mise à jour du cadre légal à travers un projet de loi unifié sur les terres qui s'aligne avec les exigences de l'État moderne.

* La numérisation des registres fonciers pour protéger les données contre la perte ou les manipulations.

* L'accélération des processus de régularisation et d'enregistrement pour établir légalement les droits des citoyens.

* Le renforcement de la transparence dans l'attribution des terres publiques aux investisseurs et aux citoyens, sans distinction.

Ces étapes, bien qu'elles semblent administratives en apparence, forment un bouclier souverain, car elles établissent légalement la présence palestinienne et renforcent la confiance entre le citoyen et l'État.

Du bureaucratique à la gouvernance

Il ne fait aucun doute que la gestion traditionnelle des terres souffrait d'une lenteur chronique, d'un manque de coordination et d'une absence de responsabilité. Cela nécessite aujourd'hui un besoin urgent de changer vers une gouvernance numérique complète, en construisant un système d'information géographique national (N-GIS) qui relie les différentes institutions et ministères à une base de données unifiée, permettant ainsi de suivre les propriétés, de surveiller les attributions et de gérer les conflits en temps réel.

La transformation numérique dans le secteur des terres n'est pas un luxe technologique, mais une nécessité politique et de développement, car les données sont la nouvelle arme dans la bataille pour prouver l'existence.

Justice sociale au cœur de la réforme

La véritable réforme ne se mesure pas seulement par le degré d'organisation des institutions, mais par son impact sur la vie des gens. Surtout dans un contexte de crise économique, de hausse du taux de chômage et de rareté des salaires.
C'est pourquoi, le gouvernement palestinien doit accorder une attention particulière à :

* L'attribution de terres pour le logement populaire aux catégories à revenu limité.

* La régularisation plus rapide des questions d'héritage et de propriété conjointe d'une manière qui préserve les droits et réduit les conflits.

* L'autonomisation de la femme palestinienne à exercer son droit de propriété, d'héritage et sa participation au développement immobilier.

* Le soutien aux jeunes par l'attribution de terres pour des projets agricoles et industriels visant à préserver la terre.

Ces mesures renforcent la justice et l'égalité, et consacrent le concept selon lequel la terre n'est pas un privilège, mais un droit constitutionnel pour tous.

Vers une gestion nationale unifiée des terres

Parmi les principales mesures récemment mises en œuvre pour le secteur des terres, il y a l'unification des références institutionnelles sous un même toit, de sorte que l'Autorité de régularisation et l'Autorité des terres aient été fusionnées en une seule institution, soumise à la supervision directe du conseil des ministres.

Mais l'objectif ne doit pas être simplement une restructuration formelle, mais de construire une institution plus capable de prendre des décisions, de gérer les ressources et d'exécuter les plans stratégiques et la gouvernance loin des complexités bureaucratiques.

De plus, la réforme du secteur des terres et sa gouvernance doivent se poursuivre jusqu'à la création d'un conseil national pour la gouvernance des terres qui inclut des représentants des ministères concernés, des municipalités, du secteur privé et des organisations de la société civile, afin de garantir la transparence et la participation à la prise de décision.

Réforme et gouvernance des terres comme outil de résistance

Dans la réalité palestinienne, la réforme et la gouvernance du secteur des terres deviennent une forme de résistance. Lorsque les terres sont enregistrées au nom de leurs propriétaires, que les limites et la propriété sont documentées, et que les registres sont gérés de manière centralisée dans un système national numérique, chaque document et chaque parcelle de terre devient une barrière légale contre la confiscation et l'appropriation.

Ainsi, l'idée de résistance à travers la gouvernance se manifeste : transformer les outils de gestion des institutions palestiniennes en outils de défense, et faire de la réforme administrative un projet national pour protéger la terre et l'homme.

Vision pour l'avenir – vers un développement durable

Pour réaliser une véritable transformation dans le secteur des terres, il est essentiel d'adopter une stratégie nationale globale (2025-2030) fondée sur :

1. L'unification du système légal et institutionnel des terres.

2. L'achèvement de la numérisation complète des données et des registres.

3. Le renforcement de la transparence et de la responsabilité par la publication de toutes les transactions liées aux terres électroniquement.

4. Le lancement de programmes de développement urbain et agricole basés sur une planification équitable et des usages des terres durables.

5. Le renforcement de la coopération internationale et de la gestion transparente des projets avec les parties prenantes afin de protéger les droits immobiliers palestiniens sur la scène internationale.

Recommandation finale

Malgré toutes les difficultés, le projet de gouvernance et de réforme du secteur des terres en Palestine doit avancer avec des pas confiants vers l'avenir. La réforme ici n'est pas simplement une mise à jour administrative, mais un processus de construction nationale visant à ancrer la souveraineté palestinienne sur sa terre, à renforcer la justice et à réaliser un développement durable.

Enfin, la terre n'est pas seulement un espace géographique à gérer, mais elle est la mémoire d'une nation, le pilier de son économie, et un symbole de sa pérennité. Lorsque la terre est gérée avec une gouvernance éclairée, de la transparence et de la justice, l'avenir de la Palestine est également géré avec fermeté et dignité.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.