Entre le déplacement et la résistance : réalité des femmes déplacées et parcours de soutien innovants.
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Entre le déplacement et la résistance : réalité des femmes déplacées et parcours de soutien innovants.

Un matin de juillet, sur une terre témoin quotidien du conflit d'identité et de survie, j'ai participé au lancement d'une étude qualitative sur la réalité des femmes "déplacées" dans le nord de la Cisjordanie, préparée par l'Association de secours en partenariat avec l'École des mères, et soutenue par l'ONU Femmes, concernant la réalité des femmes déplacées dans le nord de la Cisjordanie.

Cette étude vient mettre en lumière les défis complexes auxquels les femmes et filles sont confrontées dans des conditions de déplacement forcé, allant du manque d'accès aux services de base à la marginalisation dans la vie publique, dans un contexte colonial impitoyable, où la douleur est omniprésente, mais où se trouvent également des graines d'espoir et une volonté de changement.

"Déplacées" et "exilées"... Plus que des mots.

Chaque fois que le terme "déplacées" est utilisé, je me sens obligée de m'arrêter, car ce terme, bien qu'usité dans les cadres internationaux, réduit la profondeur du drame palestinien. Ces femmes ne sont pas seulement déplacées, mais exilées en raison de politiques coloniales et d'un déracinement systématique, et non à cause d'une catastrophe naturelle ou d'un conflit éphémère. L'utilisation du terme "déplacement forcé" d'un point de vue résistant et des droits constitue l'un des premiers pas pour corriger le récit et le libérer de la neutralité artificielle.

"Il est important de corriger les terminologies : nous ne sommes pas devant des "déplacées", mais des "exilées", dont nos femmes ont été déracinées par un système de violence et de domination, et non par des catastrophes naturelles éphémères. Ce déplacement n'est pas un destin, mais une politique, ce qui rend sa résistance un devoir national et féministe à la fois".

L'étude lancée met en lumière les défis complexes auxquels les femmes et les filles font face dans des conditions de déplacement forcé, allant du manque d'accès aux services de base à la marginalisation dans la vie publique, face aux situations sociales, économiques et politiques que rencontrent les femmes et les filles déplacées dans un contexte colonial impitoyable. Elle souligne un certain nombre de défis qui entravent leur accès aux services essentiels et empêchent leur pleine participation dans la vie publique. Ce ne sont pas seulement des chiffres, mais des histoires de perte, de résistance, de maternité dans des tentes, et de dignité qui refuse de se briser.

J'ai été impressionnée par la précision de la recherche qui s'est fondée sur une perspective féministe, ancrée dans la compréhension du contexte local, et engagée à défendre les femmes non pas en tant que victimes, mais comme actrices et agentes de changement. C'est un appel ouvert au développement de politiques, de programmes, et d'interventions sur des bases participatives et habilitantes.

Mais plus important encore, il est nécessaire de penser en dehors des cadres conventionnels. Il ne suffit pas de limiter la discussion aux "moyens de protection" ou aux "services d'urgence". Ce dont nous avons besoin, c'est de déconstruire la structure coloniale qui perpétue le déplacement, et de rétablir le lien entre les droits individuels et le contexte politique global. Nous devons aborder le camp non pas seulement comme un lieu désolé, mais comme un site de lutte. Et lire le déplacement non pas comme une crise temporaire, mais comme un chapitre du colonialisme qui doit être résisté.

De ce fait, je ne peux que remercier sincèrement tous ceux qui ont pris l'initiative, écrit, soutenu, ou même prononcé un mot sincère pour soutenir la résilience des femmes déplacées. Merci à l'Association de secours, à l'École des mères, et à tous ceux qui croient que la femme palestinienne a sa place sur les terrains de la libération tout comme dans le domaine de la production.
Nous avons besoin d'études, oui. Mais nous avons aussi besoin d'une prise de conscience critique, d'approches libératrices, et de nouvelles alliances qui transcendent les recommandations pour un véritable changement.

À nos femmes déplacées : vous n'êtes pas juste des chiffres dans un rapport. Vous êtes le pouls de cette terre, son esprit vivant.
Merci encore une fois à tous ceux qui travaillent, écrivent, soutiennent, contribuent et soutiennent la résilience des femmes déplacées, ou luttent pour elles même par des mots.

Oui, nous avons besoin d'études et de recherches, mais nous avons encore plus besoin de solutions novatrices qui reposent sur une conscience politique et une analyse de genre approfondie, et sur des alliances qui redonnent à la femme sa place en tant qu'actrice essentielle dans la lutte pour la libération et la dignité.

Je renouvelle mon appel à relire la réalité du déplacement d'un point de vue politique de résistance, et d'une perspective de genre libératrice, qui redonne à la femme palestinienne son rôle de leader du changement plutôt que celui de victime d'une crise.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.