
L'Agence France-Presse sous pression : menaces, pertes et défis existentiels
SadaNews – L'Agence France-Presse (AFP), l'une des plus grandes agences de presse au monde, fait face à des défis croissants face à la montée des régimes autoritaires et à une instabilité sans précédent dans le secteur des médias provoquée par les transformations numériques et l'intelligence artificielle, selon une analyse publiée par le journal "Le Monde" français par Brice Lemay.
Fondée en 1944, l'agence traverse une période critique depuis plusieurs mois, et son directeur de l'information, Phil Schitwind, décrit la situation actuelle comme "peut-être l'un des moments les plus difficiles que notre profession ait connus depuis un demi-siècle, peut-être depuis la Seconde Guerre mondiale".
Au cours du premier semestre de 2025, l'agence a enregistré 25 incidents graves ciblant ses journalistes, dépassant le nombre d'incidents enregistrés pour l'ensemble de l'année 2024. Lemay souligne que la violence contre les journalistes s'aggrave dans le monde entier, et l'agence n'échappe pas à ce fléau, ses correspondants dans la région du Sahel ayant été contraints de quitter le Burkina Faso et le Mali en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.
À Gaza, les bureaux de l'agence ont été détruits par des frappes israéliennes, tandis que tous les employés de la région ont perdu leurs maisons. Des rapports de "Reporters sans frontières" et des Nations Unies font état d'au moins 210 à 247 journalistes tués depuis l'attaque du 7 octobre 2023.
L'analyse souligne également que la Hongrie est devenue un modèle pour les gouvernements qui exercent un contrôle sur les médias, tandis qu'en Slovaquie, sous la direction de Robert Fico, on a assisté à une montée des campagnes de harcèlement électronique contre les journalistes, y compris des employés de l'agence française, ainsi qu'à des menaces de mort en Serbie et en Allemagne.
En Amérique latine, deux journalistes de l'agence ont fui le Nicaragua après avoir été traqués par la police, tandis que l'arrivée au pouvoir du président de droite Javier Milei en Argentine a entraîné la fermeture de l'agence de presse officielle "Télam", provoquant des pertes pour l'agence française s'élevant à environ 275 000 euros.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a également eu un impact direct, entraînant le démantèlement de "La Voix de l'Amérique", l'un des principaux partenaires de l'agence, et la suspension des contrats avec l'administration américaine, en plus de la fin du programme de vérification des nouvelles dans lequel elle participait avec "Meta" (Facebook, Instagram, WhatsApp) aux États-Unis.
Tous ces facteurs annoncent une baisse des revenus de l'agence en 2025, pour la première fois depuis 2018, même en France, où elle n'est pas à l'abri des critiques politiques. Le député du Rassemblement national, Philippe Ballard, a proposé une réduction de 4 % du budget de l'agence en 2024, en signe de protestation contre son refus de qualifier le Hamas d'"organisation terroriste" sans mettre le terme entre guillemets, conformément à sa politique éditoriale similaire à celle de la "BBC".
Bien que cet amendement ait été rejeté, cela a suscité une inquiétude interne au sein de l'agence, qui dépend de l'État pour plus d'un tiers de ses revenus. Sa direction estime que l'augmentation du soutien gouvernemental n'est pas la solution idéale, car cela pourrait compromettre son indépendance éditoriale.
Frais, un des responsables de l'agence, a déclaré que "l'agence peut être une source de fierté nationale car elle rivalise dignement avec ses homologues mondiales, mais elle ne se voit pas comme un outil de soft power au service de l'autorité politique".
En l'absence de prévisions d'augmentation du soutien, l'agence vise à générer des revenus compris entre 12 et 14 millions d'euros d'ici fin 2026, à travers un plan qui comprend un programme de départ à la retraite anticipée pour 70 employés, dont certains ne seront pas remplacés, ainsi qu'une révision du nombre de langues et de bureaux étrangers et des politiques de détachement, en attendant la publication des recommandations finales en décembre.
Ces mesures ont suscité une large inquiétude parmi les employés qui redoutent une diminution de la couverture médiatique mondiale, les représentants syndicaux déclarant : "La situation est devenue mauvaise partout".
Quant à la direction, elle considère que l'intelligence artificielle pourrait être un moyen d'améliorer l'efficacité et de se concentrer sur des contenus de haute valeur, bien qu'elle représente en même temps la plus grande menace pour la survie même des médias.

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