Netanyahu ordonne le silence sur le plan d'annexion de la Cisjordanie par crainte de perdre le soutien de Trump

SadaNews - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé à ses ministres de ne pas parler de la volonté d'Israël d'imposer sa souveraineté sur la Cisjordanie occupée, en gardant le silence sur le sujet, par crainte que le président américain Donald Trump ne retire son soutien au plan, selon le journal "Maariv".

Le journal hébreu a rapporté mardi soir que "Netanyahu est censé tenir une réunion politique et sécuritaire, au cours de laquelle la possibilité d'imposer la souveraineté en (Cisjordanie) sera discutée, ainsi que des mesures de réponse contre l'Autorité palestinienne et les pays soutenant cette démarche".

Initialement, la réunion devait se tenir au bureau de Netanyahu mardi soir, à la suite de l'intention de plusieurs pays occidentaux de reconnaître l'État de Palestine, mais a finalement été reportée, selon la même source, sans fournir de raisons ni d'une nouvelle date.

Le journal a cité des sources israéliennes informées, affirmant que le sujet de l'imposition de la souveraineté sur la Cisjordanie "est géré en toute tranquillité, sans déclarations publiques". Il a indiqué que Netanyahu "a demandé aux ministres de limiter leurs déclarations autant que possible" sur l'imposition de la souveraineté en Cisjordanie.

Le journal a précisé que "la raison de ce silence réside dans la crainte d'Israël que Trump, malgré son amitié avec le pays, ne se retire de son soutien silencieux apporté récemment par son administration à la construction dans la zone E1, et s'oppose même à toute initiative pour imposer la souveraineté israélienne".

En août dernier, le ministre des Finances israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich a annoncé la validation d'un plan de colonisation dans la zone "E1" qui devrait séparer Jérusalem occupée de la Cisjordanie.

Selon des médias israéliens, l'approbation de Smotrich relance le "projet E1", gelé depuis des décennies sous la pression internationale, car il représente un obstacle stratégique à la création de l'État palestinien, et signifie qu'Israël pousse en faveur de l'annexion de la Cisjordanie occupée.

Le "E1" est un projet de colonisation visant à relier Jérusalem à plusieurs colonies israéliennes situées à l'est de celle-ci en Cisjordanie, telles que Ma'ale Adumim, en confisquant des terres palestiniennes dans la région et en créant de nouvelles colonies, empêchant toute expansion palestinienne potentielle.

Dans ce contexte, "Maariv" a rapporté mardi que la réunion attendue de Netanyahu intervient "quelques jours à peine avant l'ouverture des réunions de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, où un événement dramatique est prévu, à savoir une déclaration conjointe de plusieurs pays occidentaux reconnaissant l'État palestinien". Le journal a déclaré que "la Belgique a officiellement annoncé qu'elle rejoindrait cette démarche, et il est prévu que la France en soit à l'initiative".

"En Israël, on estime que les États-Unis feront des efforts pour empêcher la tenue de cet événement sur leur sol, comme en témoigne la décision du ministre des Affaires étrangères Marco Rubio d'interdire l'entrée aux États-Unis au président palestinien Mahmoud Abbas". Le journal a ajouté qu'"en dépit de cela, en Israël, ils ne excluent pas la possibilité que l'initiative soit transférée en Europe, par exemple à Genève".

Enfin, vendredi, les États-Unis ont annoncé l'annulation des visas d'entrée pour plusieurs responsables palestiniens, leur interdisant de participer aux réunions de l'Assemblée générale des Nations Unies, dans un geste qui survient alors que plusieurs pays occidentaux s'apprêtent à reconnaître l'État de Palestine.