La flotte de la résistance quitte Barcelone pour briser le blocus de Gaza

SadaNews - Aujourd'hui, dimanche, une flotte composée d'activistes et d'aides humanitaires a quitté la ville de Barcelone, en Espagne, dans une nouvelle tentative de briser le blocus illégal imposé par Israël sur la bande de Gaza dans le cadre de la guerre d'extermination qu'Israël mène contre la région, selon les organisateurs de l'initiative.

Les responsables de la flotte, appelée "Flotte mondiale de résistance", ont expliqué que les navires partis du port catalan visaient à "ouvrir un couloir humanitaire et à mettre fin à l'extermination continue du peuple palestinien".

Les organisateurs n'ont pas précisé le nombre de navires participant à cette phase, et des dizaines d'autres navires venant de Tunisie et d'autres pays méditerranéens rejoindront la flotte le 4 septembre, en plus de l'organisation d'activités simultanées dans 44 pays à travers le monde.

Le porte-parole de la flotte, Saif Abu Kachk, a déclaré : "L'initiative travaillera sans relâche jusqu'à ce que le blocus sur la région soit levé et que l'extermination à Gaza s'arrête". Il a clarifié que leur objectif principal était de briser le blocus en cours depuis de nombreuses années et d'envoyer un message de solidarité aux habitants de la région assiégée.

Abu Kachk a souligné qu'ils étaient conscients des risques potentiels lors de la navigation vers Gaza, en disant : "Nous savons qu'Israël pourrait prendre certaines mesures violentes contre nous, mais aucun risque que nous rencontrons ne peut être comparé à ce que vivent les Palestiniens au quotidien". Il a ajouté : "Nous sommes arrivés en retard, mais nous ne céderons jamais".

Abu Kachk a insisté sur le fait que leur message au monde est clair : "Tout le monde doit se demander : Que faites-vous pour empêcher l'extermination ?", soulignant que rassembler des efforts et organiser des initiatives populaires est un devoir moral qui incombe à chaque individu.

À Barcelone, des milliers de personnes se sont rassemblés pour dire au revoir aux navires participants, en exprimant leur soutien à la plus grande flotte maritime non gouvernementale se dirigeant vers Gaza. La flotte comprend l'Union de la Flotte de la Liberté, le Mouvement mondial de Gaza, la Caravane de la Résistance et l'Organisation "Solidarité Nusantara" de Malaisie, rassemblant des milliers d'activistes.

L'activiste brésilien Tiago Avila a déclaré aux journalistes à Barcelone la semaine dernière que "ce sera la plus grande mission de solidarité de l'histoire", mentionnant que le nombre de participants et de navires "dépassera toutes les tentatives précédentes d'atteindre Gaza".

Le comité directeur de la flotte a déclaré que plus de 30 000 personnes avaient rejoint l'initiative, en insistant sur le fait qu"il n'est pas possible de rester silencieux devant ce que fait l'État d'extermination à Gaza", et qu'il faut "agir pour mettre fin à la complicité mondiale avec les crimes continus contre les Palestiniens".

Des membres de la flotte ont indiqué qu'ils se déplacent aujourd'hui "pour que cela soit le début d'un parcours vers l'indépendance de la Palestine, et pour mettre fin à la mort et à la famine dans la bande de Gaza". Le comité a ajouté : "Nous entreprenons ce voyage pour mettre fin au colonialisme sioniste sur les terres palestiniennes".

Le comité directeur a confirmé que "tout agression contre la flotte est considérée comme un crime de guerre", mentionnant sa confiance dans la capacité des activistes à briser le blocus imposé sur Gaza. Il a déclaré que la navigation de cette flotte est "une preuve de l'échec de la communauté internationale à appliquer les règles du droit international".

L'activiste suédoise Greta Thunberg, membre du comité directeur de la flotte, a écrit sur "Instagram" que l'action vise à "atteindre Gaza et livrer des aides, puis annoncer l'ouverture d'un couloir humanitaire et apporter plus de fournitures, pour briser définitivement le blocus inhumain".

Dans une interview avec l'agence "France Presse", Thunberg a déclaré que "pareille mission ne devrait pas être nécessaire, car la responsabilité de briser le blocus repose sur les gouvernements et les responsables élus", ajoutant que leur inaction "constitue une trahison envers les Palestiniens et l'humanité entière".

Elle a poursuivi : "Malheureusement, il nous incombe, nous citoyens ordinaires, d'organiser cette flotte".

Des activistes de plusieurs pays participent à l'initiative, en plus de personnalités politiques, dont l'ancienne maire de Barcelone, Ada Colau, et des députés européens, y compris la députée portugaise de gauche, Mariana Mortágua, qui a souligné que "la mission est légale selon le droit international".

Le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, a également confirmé que Madrid "utilisera tous ses moyens diplomatiques et consulaires pour protéger ses citoyens participants" à la flotte. La "Flotte mondiale de résistance" se définit sur son site web comme une organisation "indépendante et non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique".

Cette initiative intervient après l'échec d'une tentative similaire le 9 juin dernier, lorsque la marine israélienne a intercepté le voilier "Madeleine" à environ 185 kilomètres à l'ouest de la côte de Gaza, transportant 12 activistes de France, d'Allemagne, du Brésil, de Turquie, de Suède, d'Espagne et des Pays-Bas.

Le départ de la flotte coïncide avec une intensification des accusations internationales à l'encontre d'Israël pour génocide à Gaza, y compris devant la Cour pénale internationale et les Nations unies. Les Nations unies ont officiellement déclaré une situation de famine dans la région en août dernier.