Dans la constitution et la constitution temporaire (3-3)
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Dans la constitution et la constitution temporaire (3-3)

(1) Facteurs de réussite et d'échec de la constitution temporaire

Il est superflu de dire que l'élaboration des constitutions n'est pas seulement une question technique mais avant tout une question politique, car elle traduit le contrat social avec ses différentes composantes dans un document constitutionnel qui régule les institutions politiques et leurs relations, définit les règles fondamentales des droits et libertés des citoyens, c'est-à-dire le mode de vie pour eux et pour les générations futures, et incarne le patrimoine culturel du peuple palestinien et son développement social, ainsi que ses aspirations et espoirs politiques.

Atteindre un tel document nécessite de mettre en œuvre les règles de succès de l'annonce constitutionnelle "constitution temporaire" selon les expériences internationales, en particulier arabes, qui se manifestent par : (1) la définition d'un délai précis pour la période de transition lié à un calendrier pour l'élaboration de la constitution permanente. (2) La nécessité d'un consensus national basé sur l'inclusion des différentes forces politiques et sociales dans sa rédaction pour garantir sa légitimité. (3) L'inclusion de principes supraconstitutionnels (droits et libertés, séparation des pouvoirs) qui lient le législateur futur. (4) L'existence de règles de flexibilité qui accordent une marge de manœuvre au gouvernement tout en imposant des contrôles stricts pour prévenir l'arbitraire. (5) L'existence d'un mécanisme clair pour la rédaction de la constitution permanente, comme un conseil constituant ou un comité élu. (6) La présence de garanties d'exécution telles que des institutions de surveillance ou un soutien international/local empêchant un coup d'État contre la période de transition.
En revanche, l'atteinte de ce document constitutionnel nécessite d'éviter les causes d'échec des constitutions temporaires révélées par les expériences des pays arabes, qui se sont manifestées par : (1) L'absence de consensus national dans sa rédaction par une décision unilatérale ou sous une autorité de transition non élue. (2) Le prolongement indéfini conduisant le "temporaire" à devenir permanent sans un parcours constitutionnel clair. (3) La multiplication des annonces constitutionnelles qui changent constamment les règles, ce qui lui fait perdre sa légitimité. (4) L'effondrement des partenariats et la faiblesse de la confiance entre les parties et les forces politiques. (5) La négligence de la légitimité populaire, comme le fait de ne pas soumettre les textes à un débat public ou à un référendum.
 
(2) Questions légitimes disponibles

Le décret présidentiel concernant l'élaboration de la constitution temporaire soulève des questions essentielles auxquelles il convient de répondre ; bien sûr, en plus des règles principales ci-dessus, par le comité de rédaction de la constitution temporaire, notamment : (1) L'effort nécessaire et le coût lié à l'élaboration et à la rédaction de l'annonce constitutionnelle décrite comme la constitution temporaire. (2) La nature et la taille de la constitution temporaire, sera-t-elle détaillée ou englobera-t-elle des principes principaux pour la gouvernance de la période de transition. (3) Quel système politique le gouvernement temporaire établira-t-il, un système parlementaire démocratique comme l'indique le document de déclaration d'indépendance considérée comme un document supraconstitutionnel, ou un système démocratique représentatif comme indiqué dans la loi fondamentale palestinienne, ou un système présidentiel comme cela est apparu dans les ébauches de la constitution visant à renforcer le pouvoir du président. (4) Le mécanisme de la "recette magique" pour concilier les contradictions présentes dans l'article 2 du décret de formation du comité de rédaction de la constitution temporaire, reflétant les documents politiques et juridiques comme référence pour le comité dans la rédaction de la constitution temporaire, à savoir "le document de déclaration d'indépendance, les principes du droit international, les résolutions des légitimités internationales et les conventions internationales sur les droits de l'homme" contre "les accords signés par l'Organisation de libération de la Palestine (comme l'accord d'Oslo) ou l'État". (5) Le degré d'ouverture et de partenariat avec les divers courants et forces politiques et sociales palestiniennes et les organisations de la société civile, ainsi que la nature et la forme du dialogue communautaire au niveau populaire dans les gouvernorats, villes, bourgades, villages et quartiers, étant considéré comme la base de l'acceptation populaire et du consensus national sur le contrat social que dessinera le comité de rédaction de la constitution temporaire. (6) Comment le comité de rédaction de la constitution temporaire abordera-t-il la question de son adoption comme sortie nationale ou gouvernementale à travers les instances de l'Organisation de libération ou à travers un référendum populaire organisé sur les territoires de l'État de Palestine occupé.
  

(3) Conclusion

À mon avis, toute recommandation politique concernant l'avenir du document constitutionnel ou "le renouvellement du contrat social" régissant l'avenir des Palestiniens nécessite la définition de délais et d'horizons politiques pour mettre fin à la période de transition, en les liant à un processus constitutionnel pour l'adoption de la constitution de l'État palestinien lorsque des étapes concrètes vers l'indépendance ou l'unité nationale seront réalisées, ce qui exige : (1) Le lancement d'un dialogue national inclusif impliquant les factions et les forces sociales sur l'avenir de la constitution. (2) L'adoption de principes supraconstitutionnels contraignants, y compris : les droits fondamentaux, la transition pacifique du pouvoir, la séparation des pouvoirs et l'indépendance du judiciaire. (3) La réalisation d'amendements provisoires à la loi fondamentale rétablissant l'équilibre entre les pouvoirs et limitant le pouvoir exécutif jusqu'à la rédaction de la constitution permanente. (4) Le renforcement de la légitimité populaire par un référendum général sur toute nouvelle constitution.

Cet article exprime l'opinion de son auteur et ne reflète pas nécessairement l'opinion de l'Agence de Presse Sada.