La Syrie se libère de "Caesar"
SadaNews - Le président américain Donald Trump a signé jeudi le projet de loi d'autorisation de défense nationale pour l'exercice 2026 (NDAA) d'une valeur d'environ 900 milliards de dollars, qui comprend un amendement visant à annuler les "sanctions Caesar" qui sont imposées à la Syrie depuis 2019.
Le Congrès, dans ses deux chambres (Chambre des représentants et Sénat), a approuvé le projet de loi d'autorisation de défense nationale pour l'exercice 2026, le Sénat ayant soutenu le projet mercredi par une majorité de 77 voix contre 20, avec un large soutien des deux partis, républicain et démocrate.
Le projet de loi prévoit la levée des sanctions étendues imposées à la Syrie, une mesure que certains législateurs disent viser à soutenir la reprise économique de Damas après plus d'une décennie de guerre.
Annulation des sanctions Caesar sur la Syrie
Le projet de loi demande au président des États-Unis ou à son représentant de soumettre un rapport au Congrès tous les 6 mois au cours des quatre prochaines années, afin d'évaluer les performances du gouvernement syrien et de prendre "des mesures concrètes" concernant plusieurs questions, y compris l'élimination de la menace des "groupes terroristes".
Le Sénat américain a approuvé mercredi le projet de loi de politique de défense annuelle, qui comprend un amendement prévoyant l'annulation des "sanctions Caesar" imposées à la Syrie.
Rencontre Trump et al-Shara
Les demandes de levée complète des sanctions américaines figuraient parmi les objectifs principaux de la visite du président syrien Ahmed al-Shara à Washington le mois dernier, lorsque ce dernier a rencontré Trump à la Maison Blanche.
Après une réunion fermée avec Trump, le ministère des Finances américain a annoncé en novembre dernier qu'il prolongeait de 180 jours la suspension des sanctions en vertu de la "loi Caesar", mais que la levée totale de ces sanctions dépendait de l'approbation du Congrès.
Pourquoi les sanctions Caesar ont-elles été imposées ?
En 2019, des sanctions de grande envergure ont été imposées à la Syrie en vertu de la "loi Caesar", ciblant des individus, des entreprises et des institutions liées à l'ancien président syrien Bachar al-Assad.
La "loi Caesar" est considérée comme l'une des plus strictes imposées à Damas, interdisant à tout pays ou entité d'interagir avec le gouvernement syrien ou de le soutenir financièrement ou économiquement.
Réaction syrienne à la décision américaine
Pour sa part, le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Chibani, a exprimé mercredi la gratitude de son pays au Sénat américain pour avoir voté en faveur de l'annulation de la "loi Caesar" sur les sanctions contre la Syrie.
Al-Chibani a déclaré via la plateforme "X" : "Nous considérons cette étape comme un développement positif ouvrant de nouvelles perspectives de coopération et de partenariat entre notre pays et le monde".
Annulation des deux mandats d'utilisation de la force contre l'Irak
L'adoption du projet de loi et son entrée en vigueur signifient également l'annulation des mandats d'utilisation de la force militaire contre l'Irak pour les années 1991 et 2002.
Le ministère des Affaires étrangères irakien a exprimé mercredi son accueil de ce qu'il a décrit comme un "vote historique" du Congrès américain, dans ses deux chambres, en faveur de l'annulation des mandats d'utilisation de la force militaire contre l'Irak pour les années 1991 et 2002.
Le ministère a déclaré dans un communiqué : "Cette annulation représente un tournant essentiel dans la nature juridique de la relation entre les deux pays et établit une nouvelle forme de relations basée sur le respect de la souveraineté irakienne et sur la fin de l'héritage de la guerre, tout en renforçant le cadre de partenariat stratégique, envoyant un message à la communauté internationale selon lequel l'Irak est devenu un environnement sûr et attractif pour les investissements".
Le ministère a confirmé que l'annulation des mandats d'utilisation de la force militaire "ne compromet pas les efforts de lutte contre le terrorisme, puisque le mandat d'utilisation de la force militaire de 2001, relatif à la lutte contre le terrorisme et émis après les événements du 11 septembre, pour faire face aux menaces d'Al-Qaïda et aux autres organisations terroristes qui lui sont liées, reste en vigueur".
Le ministère a affirmé que le gouvernement irakien est engagé à renforcer les relations bilatérales pour construire un partenariat à long terme, au service des intérêts des deux pays et soutenant la stabilité de la région du Moyen-Orient.
Le mandat de 2001 relatif à la guerre mondiale contre le terrorisme reste en vigueur en vertu du nouveau projet de loi.
Alors que les mandats de 1991 et 2002 ont été rarement utilisés et se concentraient spécifiquement sur l'Irak, le mandat de 2001 avait donné au président George W. Bush de larges pouvoirs pour lancer l'invasion de l'Afghanistan, permettant l'utilisation de la force contre les "pays, organisations ou personnes" qui ont planifié ou soutenu les attaques du 11 septembre 2001 contre les États-Unis.
Depuis son adoption en septembre 2001, ce mandat a été utilisé ces dernières années pour justifier des opérations militaires américaines contre des groupes comme Al-Qaïda et ses filiales, y compris l'État islamique et le mouvement Al-Shabab somalien.
L'Arabie Saoudite soutient l'annulation des sanctions
Le ministère des Affaires étrangères saoudien a déclaré qu'il appréciait les mesures prises par le gouvernement syrien pour rétablir la stabilité dans toutes les régions du pays et créer les conditions nécessaires pour reconstruire l'État et son économie.
Le ministère a ajouté que la décision américaine d'annuler les sanctions imposées à la Syrie en vertu de la "loi Caesar" est une mesure qui devrait soutenir la stabilité et le développement dans le pays.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a également salué le rôle positif joué par Trump dans la levée des sanctions imposées à la Syrie.
Que signifie la levée des sanctions Caesar pour la classification de la Syrie ?
Pour sa part, le gouverneur de la Banque centrale de Syrie, Abd al-Qader al-Hosri, a indiqué dans une publication sur son compte personnel sur "Facebook" que la levée des sanctions Caesar ouvrira d'importantes opportunités pour le pays, y compris l'obtention d'un classement de crédit souverain. Il a ajouté que cette levée élimine un obstacle juridique majeur à la réintégration de la Syrie dans le système financier international.
Il a souligné la possibilité de viser un classement de crédit souverain non annoncé et consultatif comme première étape, puis de passer à un classement public lorsque les conditions le permettront, notant qu'il est probable que la Syrie obtienne d'abord un classement de crédit bas, ce qui est normal pour les pays sortant de conflits.
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