Le porte-avions américain enflamme les Caraïbes : le Venezuela mobilise 200 000 soldats et promet de riposter
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Le porte-avions américain enflamme les Caraïbes : le Venezuela mobilise 200 000 soldats et promet de riposter

SadaNews - La région des Caraïbes connaît une intensification des tensions après l'annonce par le ministère de la Défense américain de l'arrivée du porte-avions « USS Gerald Ford », le plus grand et le plus récent porte-avions du monde, au large des côtes d'Amérique latine, un pas qualifié par Washington de partie des opérations de lutte contre le trafic de drogue, tandis que le Venezuela le considère comme une escalade militaire et une menace impérialiste directe.

Le commandement sud-américain a déclaré que le groupe aéronaval du porte-avions est entré dans sa zone d'opérations dans les Caraïbes le 11 novembre, en exécution d'ordres antérieurs donnés fin octobre, précisant que la mission vise à « soutenir la sécurité régionale et à faire face aux organisations criminelles transnationales ».

Le porte-avions est composé de quatre escadrons de chasse et de trois destroyers dotés de missiles guidés, dans le cadre d'un déploiement militaire américain croissant dans la région depuis août dernier incluant six navires de guerre.

En revanche, le Venezuela a annoncé un vaste déploiement militaire comprenant des forces terrestres, aériennes, navales et de missiliers, ainsi que des unités de la milice bolivarienne, dans un mouvement qu'il a qualifié de « réponse aux menaces impérialistes américaines ».

Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a affirmé que plus de 200 000 membres participent à ces exercices, soulignant que son pays est « gardé et protégé » et qu'il est prêt à répondre à toute agression potentielle.

Ces dernières semaines, les États-Unis ont mené environ 20 frappes aériennes contre des bateaux soupçonnés de transporter de la drogue, entraînant la mort de plus de 70 personnes, tandis que ces opérations ont suscité de vives critiques de la part des Nations Unies, de la Russie et de pays de la région, qui les ont qualifiées « d'illégales et de constitutives de meurtres extrajudiciaires ».

Pour sa part, la Russie, principal allié de Caracas, a dénoncé ces frappes en les qualifiant de « inacceptables », considérant que Washington use de la lutte contre la drogue pour justifier ses mouvements militaires dans les Caraïbes.

Cette escalade coïncide avec la conclusion du sommet du groupe de pays d'Amérique latine et des Caraïbes avec l'Union européenne en Colombie, dont la déclaration finale a insisté sur le rejet de l'intervention militaire dans les affaires internes des pays, et s'est félicitée de ce qu'elle a qualifié d'accord de première phase pour mettre fin à la guerre à Gaza, tout en condamnant l'escalade israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Les observateurs avertissent que le maintien du déploiement militaire américain dans les Caraïbes, face à une mobilisation interne vénézuélienne, pourrait conduire à une confrontation sans précédent dans la région depuis des décennies, dans un contexte de chevauchement des intérêts régionaux et internationaux entre Washington, Caracas et Moscou.