France : la colère populaire continue et le nouveau Premier ministre promet un changement de cap
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France : la colère populaire continue et le nouveau Premier ministre promet un changement de cap

SadaNews - Plusieurs régions de France ont connu au cours des dernières 24 heures une vague de troubles, des manifestants ayant fermé des routes, allumé des barrières et déclenché des affrontements intermittents avec la police, en signe de mécontentement envers le président Emmanuel Macron et l'élite politique ainsi que les plans de réduction des dépenses publiques.

Les autorités ont déployé plus de 80 000 agents de sécurité à travers le pays pour enlever les barricades et faire face à l'escalade, et les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau pour disperser les rassemblements et mettre fin aux combats dans divers endroits.

À Paris, la police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, tandis que le nombre d'arrestations dans la capitale s'élevait à environ 200 personnes.

Un mouvement en ligne intitulé "fermons tout" a émergé, apparaissant d'abord parmi des groupes de droite en mai, mais a depuis été adopté par des courants de gauche et d'extrême gauche, ajoutant une nouvelle dimension politique aux manifestations en cours.

Ces événements coïncident avec le début des fonctions de Sébastien Lecornu en tant que nouveau Premier ministre, après que le parlement a renversé son prédécesseur en raison de plans d'austérité visant à réduire le déficit budgétaire.

L'économie française souffre d'un déficit financier proche du double du plafond de l'Union européenne de 3 %, et d'une dette accumulée dépassant 114 % du produit intérieur brut.

À Paris, les étudiants et les jeunes ont massivement participé aux défilés, avec plus de 300 personnes arrêtées à travers le pays, malgré le caractère pacifique de la plupart des manifestations.

Selon les estimations du ministère de l'Intérieur, environ 200 000 personnes ont participé aux manifestations, et le ministre sortant Bruno Retailleau a déclaré que le mouvement était "important", ajoutant que "ceux qui voulaient paralyser le pays n'ont pas réussi à le faire".

À la suite de cette vague de manifestations, le Premier ministre français nommé Sébastien Lecornu a annoncé, mercredi, l'adoption d'un "nouveau cap" dans la gestion des affaires du pays, promettant d'apporter des "changements radicaux dans l'approche et le fond" pour sortir de la crise politique.

Lecornu a déclaré dans un discours succinct : "Aucun chemin n'est impossible devant nous", affirmant son intention de rencontrer les différents partis politiques dans les jours à venir pour discuter de la formation d'une coalition gouvernementale.

Lecornu, âgé de 39 ans, a été nommé par le président Macron après le vote de défiance à l'égard du gouvernement de François Bayrou, devenant ainsi le septième Premier ministre sous l'ère Macron, et le cinquième depuis le début de son second mandat en 2022, une situation sans précédent sous la Cinquième République.

La chute du gouvernement de Bayrou est survenue après la présentation d'un projet de budget d'austérité visant à économiser 44 milliards d'euros et réduire une dette publique élevée, plongeant la France dans une impasse politique depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024, avec le pays divisé en trois blocs principaux sans majorité claire.

La nomination de Lecornu a suscité un torrent de critiques de l'opposition, le parti de gauche "France Insoumise" annonçant son intention de soumettre une motion de censure lors de la présentation du nouveau gouvernement devant l'Assemblée nationale.

De son côté, le Parti socialiste a averti que le choix d'une personnalité de droite pour ce poste pourrait exposer le président Macron à une "colère sociale" et à une "blocage institutionnel".