Amnesty International : Les pratiques d'Israël dans le sud du Liban nécessitent une enquête urgente
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Amnesty International : Les pratiques d'Israël dans le sud du Liban nécessitent une enquête urgente

Sada News - Amnesty International a déclaré que "l'armée israélienne a procédé à une destruction massive et délibérée des villages et des biens civils dans le sud du Liban lors de sa dernière guerre contre le Hezbollah", considérant que ces pratiques pourraient constituer des crimes de guerre et nécessitent une enquête urgente.

L'organisation a précisé dans un rapport publié mardi qu'elle avait documenté les dommages ou la destruction de plus de 10 000 installations civiles et agricoles entre octobre 2024 et janvier 2025, soulignant que la majeure partie de cette destruction a eu lieu après l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu.

L'accord stipulait le retrait du Hezbollah du sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en échange du retrait d'Israël des territoires qu'il avait avancés pendant la guerre, cependant, les forces israéliennes ont maintenu leur présence sur cinq hauteurs stratégiques que Beyrouth réclame.

L'enquête a indiqué que les forces israéliennes avaient utilisé des explosifs plantés manuellement et des bulldozers pour détruire des maisons, des mosquées, des cimetières, des routes, des terrains de jeux et des jardins dans 24 villages frontaliers, dont Kfar Kila, Maroun al-Ras, Adaisseh, Aita al-Chaab et Dhahiya, rendant des zones entières inhabitables et détruisant la vie de milliers d'habitants.

Amnesty International s'est appuyée dans son enquête sur des images satellites et des vidéos montrant des soldats israéliens plaçant des explosifs à l'intérieur des maisons et détruisant les infrastructures civiles. En revanche, Israël affirme que ses opérations visaient des sites appartenant au Hezbollah.

L'organisation a confirmé que la destruction des installations s'est produite dans de nombreux cas sans nécessité militaire impérieuse, ce qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire.

Le Liban fait encore face à d'énormes difficultés pour lancer le processus de reconstruction, tandis que la Banque mondiale a estimé en mars dernier les besoins de relèvement à environ 14 milliards de dollars, alors que les autorités libanaises comptent sur un soutien extérieur, notamment des pays du Golfe, pour relancer l'économie et reconstruire les villages frontaliers.