Israël : 90 000 départs en deux ans et 400 millions de dollars de pertes fiscales
Économie locale

Israël : 90 000 départs en deux ans et 400 millions de dollars de pertes fiscales

SadaNews - Le journal Calcalist a rapporté une image négative concernant une vague d'émigration croissante en Israël, soulignant qu'une nouvelle recherche menée par trois chercheurs éminents de l'université de Tel Aviv (le professeur Itay Atar, le professeur Nitai Bergman et Doron Zemer) révèle qu'environ 90 000 Israéliens ont quitté le pays entre janvier 2023 et septembre 2024, dont 50 000 en 2023 et 40 000 d'ici septembre 2024, après des années de "stabilité relative" dans la balance migratoire.

Selon Calcalist, les chercheurs considèrent ces chiffres comme un "départ de l'état d'équilibre", la récente vague d'émigration devenant un phénomène qualitatif caractérisé par une augmentation du nombre d'émigrants dotés de revenus élevés, de jeunes et de capital humains spécialisés tels que des médecins, des ingénieurs et des professionnels des sciences et technologies.

La conséquence la plus grave, selon le journal, est la perte pour les caisses de l'État de 1,5 milliards de shekels (395 millions de dollars) de revenus fiscaux durant la période mentionnée, une perte annuelle qui ne se serait pas reproduite si ces personnes étaient restées en Israël.

Une transformation radicale de la composition des émigrants

Calcalist souligne que l'étude a utilisé une nouvelle méthodologie qui distingue entre les émigrants effectifs et les "voyageurs temporaires", remettant ainsi en question les affirmations gouvernementales qui minimisaient ce phénomène en le reliant à des émigrants des anciennes républiques de l'Union soviétique utilisant Israël comme "une escale".

Le journal révèle que la représentation des personnes à revenu élevé a bondi d'un quart des émigrants à plus d'un tiers, ce qui signifie qu'Israël perd des groupes centraux sur le marché du travail :

- Ingénieurs

- Spécialistes en haute technologie

- Travailleurs indépendants

- Cadres supérieurs des couches économiques

Selon le rapport, le préjudice ne se limite pas à l'impôt sur le revenu qui a dépassé 1,5 milliard de shekels, mais inclut des pertes non répertoriées telles que la taxe sur la valeur ajoutée, l'impôt sur les sociétés et d'autres contributions que ces émigrants auraient versées.

875 médecins ont quitté

Calcalist qualifie les chiffres concernant les médecins de "particulièrement inquiétants" puisque 875 médecins israéliens ont quitté depuis janvier 2023, laissant un solde de 481 médecins après avoir comptabilisé les retours.

Le journal considère que ce chiffre représente un coup double pour un système déjà en difficulté due à une pénurie aiguë, car les médecins qui partent sont des spécialistes bien formés et font déjà partie intégrante du secteur. Il souligne que "l'émigration massive de médecins expérimentés représente un danger immédiat pour le système de santé".

- 19 000 universitaires et ingénieurs

Calcalist rapporte que les chercheurs estiment qu'Israël perd l'essence de son capital humain :

- 19 000 détenteurs de diplômes universitaires

- 6 600 spécialistes en sciences et en ingénierie

- 633 détenteurs de doctorat, avec une perte nette de 224 chercheurs

Plus de 3 000 ingénieurs ont également quitté au cours de la même période, avec une perte nette de 2 330 ingénieurs après avoir comptabilisé les retours.

Le journal avertit que ces chiffres constituent une preuve évidente de l'effritement de la base d'innovation en Israël, et que l'émigration d'ingénieurs et de professionnels de la haute technologie "menace l'avantage concurrentiel de l'économie dans son ensemble".

Calcalist ajoute que plus de 75 % des émigrants ont moins de 40 ans, mais ce qui est inquiétant est "le nouveau tournant" avec l'augmentation du nombre de départs au-delà de 40 ans, caractérisé par les chercheurs comme un "changement qualitatif" menaçant la perte d'expertises accumulées qui ne peuvent être remplacées.

Le plus grand danger réside dans ce qui va se passer

En conclusion du rapport, Calcalist alerte sur le fait que le danger "n'est pas immédiat" mais qu'il représente "un risque stratégique majeur". Israël dépend d'un capital humain limité et concentré dans des secteurs critiques, et "n'a pas besoin d'une émigration massive pour entraîner l'effondrement des systèmes". Un simple départ de groupes restreints de médecins, d'ingénieurs et de scientifiques pourrait "ouvrir une spirale de déclin irréversible".

Le journal transmet l'avertissement des chercheurs concernant le "point de non-retour" où le dommage structurel à l'économie devient incurable, menant à "l'érosion de la capacité productive et d'innovation" d'Israël.