The Marker : Les agriculteurs israéliens font face à la catastrophe "Économie Spartiate"

Économie SadaNews - Les agriculteurs de mangues en Israël se retrouvent coincés avec un énorme surplus de récolte qui pourrit sur les arbres sans acheteurs.

Selon un rapport publié par le journal hébreu "The Marker" spécialisé en économie, cette crise reflète le côté sombre de ce qu'a décrit le Premier ministre Benjamin Netanyahou il y a quelques jours, lorsqu'il a déclaré qu'Israël pourrait se transformer en "super-Spartiate" contraint à une économie autarcique fermée sur elle-même.

Le journal a ajouté que la crise n'est plus seulement un discours politique, mais une réalité vécue par les agriculteurs chaque jour.

Perte énorme et un embargo européen étouffant

Le rapport a cité le témoignage choquant de la fille d'un agriculteur du Galilée qui a écrit : "Mon père, qui cultive des mangues depuis 35 ans, est coincé avec plus de 100 tonnes de mangues... à cause de l'embargo européen et de la crise sur le marché. Toute la récolte est menacée de pourrissement et mon père pourrait perdre des millions de shekels".

Elle ajoute que la famille tente désespérément de vendre la production localement "à 75 shekels (environ 22 dollars) pour le grand carton (15 kilogrammes)" afin de réduire les pertes.

Selon "The Marker", l'embargo européen, qui s'inscrit dans le cadre de sanctions plus larges, ferme une voie principale aux agriculteurs, l'Europe représentant environ 32% des exportations israéliennes, ce qui signifie un coup direct pour le secteur de la mangue qui en dépendait pour l'écoulement de sa production, et le résultat selon le journal est un surplus étouffant sur les marchés locaux et une absence quasi totale de solutions.

Les conséquences de la guerre et les tarifs de Trump aggravent la situation

La crise n'est pas seulement le résultat de l'Europe, mais s'aggrave à cause de la guerre et de la fermeture des marchés de Gaza et de la Cisjordanie, où un des agriculteurs du Haut-Galilée a confirmé que "l'effondrement a commencé avec les tarifs douaniers imposés par le président américain Donald Trump sur le Brésil, ce qui a conduit à une inondation du marché européen avec des mangues brésiliennes, nous mettant hors concurrence".

Il a ajouté avec amertume : "Nous sommes piégés de tous les côtés, les marchés palestiniens sont fermés, l'Europe est en voie de boycott, et les mangues pourrissent devant nos yeux".

Le journal a souligné que certains agriculteurs essaient de vendre leurs récoltes par le biais de groupes d'achat locaux ou de publications sur Facebook, mais ces initiatives ne sont que des tentatives désespérées qui ne traitent pas la profondeur de la crise.

Selon le journal, l'agriculteur déclare : "Aujourd'hui les mangues, demain les avocats, et après les tomates. Il n'y a pas d'issue à la catastrophe sauf par des pertes collectives".

Effondrement de la confiance et montée des tensions politiques

En parallèle, l'économie israélienne fait face à un double choc politique et économique, où le président de la Fédération des industriels Ron Tomer a déclaré au journal "The Marker" que "tout bombardement erroné à Gaza pourrait trancher la position européenne contre nous", avertissant que la situation est "fragile et prête à exploser".

Cette menace directe sur le secteur des exportations aggrave l'isolement économique d'Israël et reflète l'image d'un État s'enfonçant dans une crise sans précédent.

Le journal conclut que les agriculteurs de mangues sont devenus un symbole de la réalité du déclin, devenant un témoignage vivant de ce que Netanyahou a appelé "Économie autarcique".

Mais en réalité, comme l'a souligné "The Marker", le résultat est loin d'être puissant, un marché local inondé de fruits pourris, des agriculteurs au bord de la faillite, et une image sombre d'une économie isolée et en crise, sans solutions ni perspective.