
Un accord sans paix : une illusion sur le papier et du sang sur le sol
Au Moyen-Orient, les États-Unis ont l'habitude de vendre l'illusion au nom de la paix et de mettre du poison dans le miel de leurs plans politiques. Les mots précèdent les actions, et la tromperie précède la justice. Les déclarations diplomatiques sont formulées avec une élégance linguistique qui cache des intentions qui n'ont rien à voir avec la paix. Avant l'arrivée des délégations au sommet à Charm el-Cheikh, le mensonge de la paix n'était qu'une façade alors que les avions de transport américains déversaient leurs cargaisons d'armes sur les territoires occupés, remises à Israël. À ce moment, le véritable visage du plan a été révélé, le président américain Trump a loué son allié Netanyahu en disant avec fierté : "Je t'ai fourni des armes dont je ne connais pas les détails et tu les as bien utilisées" dans une confession horrible que le soutien américain est utilisé pour tuer des enfants et des civils innocents. Ce que l'on appelle les plans de paix annoncés n'est qu'un rideau qui couvre le meurtre et la destruction et qui cache le véritable visage de la politique américaine dans la région.
Les défis s'accumulent et le conflit ne s'arrête pas aux limites du discours, mais les plans cachés se révèlent loin des yeux du monde où l'humanité est réduite à des feuilles de données et où le droit est remplacé par la capacité de tuer et de contrôler.
Le sommet de Charm el-Cheikh en octobre 2025 était la dernière scène de cette longue pièce de théâtre. Le président américain s'est réuni avec plusieurs présidents et rois arabes et internationaux sous la bannière de "paix et prospérité permanente" et ils nous ont présenté un nouveau document portant des promesses séduisantes et des titres idéaux, mais il se limitait à un seul point clair : arrêter la guerre à Gaza en échange des prisonniers israéliens sans aucun détail sur un plan global pour la paix. Ce qui mérite d'être noté, c'est que cet engagement provenait également des présidents qui ne sont pas soumis à la politique américaine directe et qui ont annoncé leur disposition à participer pour une seule raison, celle d'arrêter la guerre d'extermination et le meurtre des enfants, même temporairement, tandis que l'annonce dans son essence portait un vide d'action et une éloquence qui couvrait l'incapacité politique à traiter le cœur de la crise.
L'"Annonce de la paix et de la prospérité permanente" semblait élégante et ordonnée dans sa formulation, mais elle n'a offert aucun engagement réel ou calendrier clair. Il n'y avait pas de discussion sur le retrait des troupes d'occupation de Gaza, ni de garanties empêchant le renouveau de la guerre, ni même une indication du droit à l'autodétermination du peuple palestinien. Une paix écrite avec une encre douce mais qui ne touche pas la réalité, une paix sur papier mais pas sur le sol.
Ce qui s'est passé à Charm el-Cheikh n'était pas qu'une déclaration vide, mais faisait partie d'un plan plus large lancé sous le nom de "la plus grande transaction de paix". Sur le papier, il a été dit qu'il visait à "reconstruire Gaza" et à réaliser la stabilité dans la région, mais sur le terrain, c'était une offre politique soigneusement calculée pour ancrer l'hégémonie israélienne et embellir le visage de l'occupation tout en reapprenant l'idée de "paix économique" qui remplace la justice par l'aide et la souveraineté par l'investissement. Israël, qui a détruit, n'était soumis à aucune compensation envers les Palestiniens, que ce soit pour le meurtre de civils et d'enfants ou pour la destruction des hôpitaux, des écoles, des routes, des bâtiments et des réseaux d'eau et d'électricité.
Lorsque les dirigeants ont parlé de "secours à Gaza" et de "bâtir un avenir meilleur pour les Palestiniens", ils ont ignoré les droits fondamentaux : le droit à l'autodétermination, l'établissement d'un État indépendant et l'engagement envers les frontières de 1967. Et même par cette annonce, ils ont aboli l'accord d'Oslo auquel ils avaient participé et qu'ils avaient parrainé et mis fin à la solution à deux États, la remplaçant par un plan illusoire. Clairement, cette "compassion humanitaire" n'était qu'un épais rideau de fumée cachant un projet soigneusement étudié pour absorber la colère mondiale et redorer le blason de l'occupation.
Le sommet de Charm el-Cheikh s'est transformé en une scène théâtrale bien mise en scène où des dirigeants arabes et musulmans se sont assis aux côtés des grandes puissances pour présenter une image de "consensus régional", tandis que le leadership palestinien a été marginalisé, le drapeau palestinien a manqué de la table principale. Le message était clair : les Palestiniens sont un sujet dont on parle, pas avec qui on parle, et on les impose sans même les consulter. Les tentatives de Trump de rassembler son allié criminel de guerre et tueur d'enfants Netanyahu avec certains dirigeants arabes pour le blanchir de ces crimes ont échoué en raison de la position turque et de certains Arabes, ce qui a révélé le fossé profond entre la propagande médiatique et la réalité politique fracturée et a exposé les intentions malveillantes de Trump.
Derrière le langage de la reconstruction et du développement qui semblait destiné aux Palestiniens se cachent des clauses plus dangereuses. Le plan américain n'a pas reconnu la souveraineté palestinienne, et n'a pas parlé de la solution à deux États, mais a imposé des conditions de sécurité strictes : le désarmement des factions avant toute discussion sur l'autodétermination et la reconnaissance de l'État palestinien, ou même l'aide et la reconstruction. Au moment où des promesses étaient faites pour la reconstruction de Gaza, les bulldozers ouvraient des routes pour les colonies en Cisjordanie, illustrant le contraste entre les paroles et les actes.
Ce qui est le plus dangereux dans le tableau est ce qu'on appelle la "Riviera de Gaza", un énorme projet touristique présenté au nom de la reconstruction, mais qui est en fait une tentative de transformer des parties de la bande en zones d'investissement presque désertes, gérées par des entreprises étrangères, tout en étranglant la population de Gaza et les poussant à émigrer ou à accepter des rôles marginaux dans une économie sans souveraineté, une reconstruction sans humanité et un développement sans dignité, et le pillage du gaz de Gaza et l'ouverture de la route "Ben Gourion" prévue à la place du canal de Suez.
Face à cette réalité, la direction palestinienne n'a plus qu'à agir sérieusement sur la scène internationale et à s'ouvrir aux grandes puissances, pressant par le biais des Nations unies et de la Cour pénale internationale pour imposer un cadre contraignant pour tout processus de paix véritable basé sur les frontières de 1967 et les résolutions de la légitimité internationale. C'est le seul chemin pour préserver les droits palestiniens, car la paix vendue sans droits, sans souveraineté et sans engagement au droit international n'est pas une paix, mais une ruse politique visant à perpétuer l'occupation et à embellir son visage aux yeux du monde.
Ce qui est sorti du sommet de Charm el-Cheikh n'est qu'un discours poli, fragile dans le contenu et trompeur par les promesses, offrant aux parties participantes une couverture diplomatique élégante pour leur incapacité et leur silence face à la guerre d'extermination, et ne conférant aux Palestiniens aucun droit ou protection. Ils restent suspendus entre la promesse et la réalité, désarmés et leur résistance tuée. Cet accord n'est pas une paix, mais un spectacle théâtral pour embellir le visage de l'occupation et maintenir l'hégémonie par la force et l'argent. La vérité attend une action véritable sur le terrain, pas de discours brillants ni de déclarations ornées, une action qui restitue la dignité et préserve les droits, et prouve que la paix ne s'achète pas avec des illusions et n'est pas couverte par de beaux mots.

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