New York Times : Quels sont les objectifs d'Israël en s'installant en Cisjordanie ?
SadaNews - Le New York Times a abordé comment l'idée de la création d'un État palestinien en Cisjordanie s'effrite progressivement, village après village, oliveraie après oliveraie, dans un contexte de montée de la colonisation israélienne et de la violence qui y est liée.
Le rapport de la presse se concentre sur la souffrance des agriculteurs palestiniens qui se trouvent confrontés au quotidien à des colons extrémistes cherchant à exercer un contrôle à la force sur les terres, souvent sous le regard de l'armée israélienne ou avec sa protection indirecte.
Le rapport, coécrit par Michael D. Shear, Daniel Bevilacqua, Lianne Abraham et Fatima Abdel Karim, raconte l’histoire de l'agriculteur septuagénaire Rizq Abu Naim, dont les terres familiales et les moyens de subsistance sont souvent attaqués par des colons menant leurs moutons vers les oliveraies, prenant l’eau, détruisant les cultures et s'introduisant dans les maisons la nuit.
Le rapport documente, en s’appuyant sur des données, cartes et ordonnances judiciaires, comment le contrôle de l'État israélien s'étend sur des terres qui étaient palestiniennes depuis des siècles.
Avec l'ouverture de nouvelles routes et l'établissement de points de colonisation illégaux qui deviennent ensuite des colonies permanentes, les Palestiniens sont progressivement poussés à abandonner leurs terres.
L'article met ces faits locaux dans un contexte politique plus large, soulignant que ce qui se passe en Cisjordanie fait partie d'un conflit qui dure depuis 1948 et qui s'est considérablement intensifié après l'attaque du 7 octobre 2023, depuis que le gouvernement israélien de droite a adopté une politique d'expansion coloniale systématique visant à saper la solution à deux États, comme l’ont déclaré des responsables israéliens sans ambiguïté.
Politique systématique
Le rapport indique que la violence ne se limite pas aux confiscations de terres, mais inclut des meurtres, des harcèlements et des agressions physiques, ainsi que la fermeture de villages, l'établissement de barrages et la destruction de maisons, et la responsabilité selon le droit militaire, dans un contexte de peur constante et d'absence de justice.
Il documente également, en s’appuyant sur des données, cartes et ordonnances judiciaires, comment le contrôle de l'État israélien s'élargit sur des terres qui étaient palestiniennes depuis des décennies, et comment les routes et les clôtures sont utilisées pour isoler les villages, restreindre la mobilité des habitants et séparer les agriculteurs de leurs terres.
L’article signale que la présence palestinienne libre en Cisjordanie est désormais menacée de manière sans précédent, et que les changements en cours sur le terrain pourraient être irréversibles, plaçant l'avenir de l'État palestinien et la paix souhaitée en péril.
La situation à Al-Mughayir n'est pas une exception - selon le journal - mais fait partie d'un groupe de villages palestiniens au centre de la Cisjordanie qui ont été soumis ces derniers mois à des attaques croissantes de colons.
Le rapport documente comment une politique systématique est utilisée pour évacuer les villages palestiniens de leurs habitants en Cisjordanie, par l'isolement progressif, la violence et l'expansion de la colonisation, avec le village d'Al-Mughayir comme modèle clair de ce schéma.
Ce village, qui était autrefois une communauté palestinienne vivante au nord de Jérusalem - selon le rapport - est désormais encerclé par des colonies, tandis que ses habitants sont poussés vers des espaces de plus en plus restreints, et séparés de leurs terres et de leurs moyens de subsistance.
La situation à Al-Mughayir n'est pas unique - selon le journal - mais fait plutôt partie d'un ensemble de villages palestiniens au centre de la Cisjordanie qui ont récemment subi des attaques croissantes de colons, le rythme le plus élevé depuis que les Nations-Unis ont commencé à documenter ces agressions, entraînant le déplacement partiel ou total des populations de plusieurs communautés palestiniennes depuis 2022.
Harcèlements et agressions
Le rapport du journal met en lumière l'utilisation de barrages militaires comme outil d'isolement des villages, où le centre du village d'Al-Mughayir est fermé de manière intermittente, restreignant ainsi l'accès des habitants aux hôpitaux, écoles et terres agricoles, malgré les justifications d'Israël, qui invoque des raisons de sécurité pour ces mesures.
Il décrit un schéma récurrent à travers la Cisjordanie, débutant par l'établissement de points de colonisation illégaux, souvent sous forme de tentes ou de caravanes, suivi par une montée des agressions de colons, puis des ordres militaires d’évacuation des Palestiniens et l'établissement de barrages isolant les villages de leur environnement.
Avec le temps, ces points deviennent des colonies officielles bénéficiant d'une légitimité gouvernementale, tandis que les villages palestiniens voisins se désintègrent, en raison de la fermeture d'écoles, de la destruction de maisons et de l'interdiction faite aux agriculteurs d'accéder à leurs terres.
Les attaques en Cisjordanie sont devenues presque quotidiennes au cours des deux dernières années, atteignant un pic en octobre, avec une moyenne de 8 incidents par jour, le taux le plus élevé depuis que les Nations-Unies ont commencé à documenter ces violations il y a 20 ans.
Le rapport souligne que cette campagne s'est accélérée depuis le retour du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement en 2022, et son intensité a augmenté après le déclenchement de la guerre, avec environ 130 nouveaux points de colonisation établis pendant les années 2024 et 2025, un chiffre sans précédent par rapport aux décennies précédentes.
Le rapport observe un autre aspect de l'expansion coloniale, qui est la destruction massive de l'infrastructure palestinienne, avec plus de 1500 installations palestiniennes détruites au cours de l'année 2025, y compris le village à l'est des marjates, dont les habitants bédouins ont été contraints de fuir après une attaque violente menée par des colons avec le soutien de soldats, qui a conduit à la destruction du village et laissé ses habitants vivre dans des tentes sans les éléments essentiels à la vie.
Il a également été noté que les agressions en Cisjordanie par des colons extrémistes contre les Palestiniens ont atteint des niveaux sans précédent, ces attaques étant devenues presque quotidiennes au cours des deux dernières années, atteignant un pic en octobre dernier avec une moyenne de 8 incidents par jour, le taux le plus élevé depuis 20 ans, selon les données des Nations-Unis.
Cette escalade - selon le journal - coïncidait avec la saison de la récolte des olives, une période cruciale de quelques semaines dont dépendent des milliers d'agriculteurs palestiniens pour assurer leur revenu annuel.
Tournant
Le rapport relate l'incident d'agression sur les frères Youssef et Abd an-Nasser Fandi dans le village de Hawara alors qu'ils travaillaient dans une oliveraie, lorsqu'ils ont été battus par des colons armés et masqués, avant que l'armée israélienne n'intervienne pour empêcher plus tard les Palestiniens d'accéder à leurs terres en vertu d'un ordre militaire interdisant la récolte pendant un mois complet.
Le rapport met en lumière comment les ordres militaires et la classification des terres servent d'outils centraux pour priver les Palestiniens de leurs terres, même lorsqu'ils détiennent des documents de propriété officiels.
Le rapport se déplace ensuite vers les confrontations sanglantes, soulignant la mort du jeune palestino-américain Saifullah Maslat lors d'un affrontement avec des colons près de la ville de Sinjil, ainsi qu'un autre jeune palestinien, au milieu de récits contradictoires entre des témoins oculaires et l'armée israélienne.
La guerre à Gaza a constitué un tournant dans la nature de la relation sur le terrain selon les témoignages des habitants, où ce qui était un contact limité est devenu une menace persistante, dans un contexte d'expansion des points de colonisation et de la réduction de la capacité des Palestiniens à se déplacer, travailler et rester sur leurs terres.
Le journal rapporte que le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie au cours des trois dernières années a dépassé 1200 personnes, soit presque le double du nombre de victimes de la décennie précédente, selon les données des Nations-Unis, reflétant une montée inquiétante du niveau de violence.
Le rapport retourne au village d'Al-Mughayir où la famille de l'agriculteur Rizq Abu Naim a subi une attaque nocturne violente de colons masqués, entraînant des blessures pour plusieurs membres de la famille, y compris un enfant, avec des menaces explicites de les contraindre à partir.
Bien qu'il n'y ait pas eu d'armée présente pendant l'attaque, les forces israéliennes ont ensuite déclaré la région "zone militaire fermée", ce qui a effectivement entraîné l'évacuation de la famille et un resserrement de leur isolement.
Le rapport souligne que la guerre à Gaza a constitué un tournant dans la nature de la relation sur le terrain en fonction des témoignages des résidents, où ce qui était un contact limité est devenu une menace permanente, alors que les points de colonisation s’étendent et que la capacité des Palestiniens à se déplacer, travailler et demeurer sur leurs terres diminue, accentuant les craintes d'un vide progressif de la Cisjordanie de ses habitants palestiniens.
Source : New York Times
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