 
            Comment l'augmentation des heures d'alimentation électrique a-t-elle affecté la vie des Syriens à Damas et dans ses banlieues ?
SadaNews - Les habitants de la capitale Damas et de ses banlieues ont constaté une amélioration significative du programme d’alimentation électrique après l’annonce du ministre de l’Énergie syrien, Mohammad Al-Bashar, concernant l’augmentation des heures de raccordement électrique à 8 heures par jour au lieu de 4 dans toutes les provinces, conformément à un plan ministériel visant à améliorer la distribution et à augmenter l’efficacité du service.
Le ministre a indiqué, dans une déclaration à l'agence de presse syrienne (SANA) lundi dernier, que cette décision a été prise suite à l’arrivée de quantités de gaz azerbaïdjanais par les terres turques vers les centrales électriques, ce qui a contribué à augmenter la quantité d’électricité produite et à améliorer la capacité opérationnelle de plusieurs centrales qui étaient arrêtées ou fonctionnaient partiellement durant la période précédente. Il a confirmé que le ministère continue ses efforts en coordination avec les parties concernées pour garantir la stabilité du réseau électrique et réaliser davantage d’améliorations, appelant les citoyens à "rationner leur consommation d’électricité et à contribuer à la stabilité du réseau".
Cette augmentation intervient après des années de souffrances pour les Syriens face à une réduction de l’alimentation électrique à des niveaux sans précédent, certaines zones de Damas et de ses banlieues ayant connu des coupures atteignant jusqu’à 22 heures par jour, ce qui a eu un impact négatif sur la vie des habitants et les a poussés à chercher des alternatives coûteuses.
Impact sur les professions
La récente augmentation des heures d’alimentation électrique a apporté un changement tangible pour les artisans et professionnels qui dépendent directement de l’électricité, tels que les tailleurs, teinturiers, coiffeurs, propriétaires de petites boulangeries et ouvriers dans des ateliers de finition.
Tous ces travailleurs ont trouvé dans les heures supplémentaires un moyen de réaliser leur travail à moindre coût et plus rapidement par rapport à une dépendance quasi totale aux générateurs.
Ouss Madour (42 ans), propriétaire d’une blanchisserie dans le quartier de Qaimariyah à Damas, déclare que son travail dépend essentiellement de l’électricité pour faire fonctionner les lave-linges, les fers à repasser et les sèche-linges. Il ajoute : "Une heure de raccordement ne suffit pas pour un cycle de lavage complet, ce qui m’obligeait à dépendre du générateur ou à retarder mes clients". Il précise que le petit générateur ne pouvait pas faire fonctionner les gros lave-linges, ce qui l’obligeait à se lever tôt pour profiter d’une heure de raccordement nocturne.
Ouss souligne que les coûts du générateur l’ont contraint à augmenter le prix de ses services et à perdre certains clients, "mais maintenant, je vais baisser les prix après l’augmentation des heures d’alimentation, car je ne suis plus obligé de dépendre fortement du générateur". Cependant, il estime que "deux heures de raccordement toutes les six heures demeurent insuffisantes, surtout pendant la saison des mariages", espérant que l’alimentation atteigne 12 ou 16 heures par jour.
Rana Al-Naem (27 ans), propriétaire d’un salon de coiffure pour femmes à Jaramana dans la banlieue de Damas, affirme que son travail dépendait presque entièrement du générateur : "Une heure de raccordement suffit à peine pour créer une coiffure, et elle est souvent interrompue, ce qui endommage les appareils électriques". Elle indique que la récente amélioration lui a apporté "un soulagement financier et psychologique" après la baisse des coûts, soulignant qu'une minute supplémentaire d’électricité "fait une différence" dans son métier.
Impact sur les familles
L’augmentation a également eu un impact sur la vie des familles et des ménagères à Damas et dans ses banlieues. Fatima Al-Nimour, une femme au foyer du quartier de Dweila, déclare qu’elle est désormais capable d’effectuer plusieurs tâches pendant les heures de raccordement, telles que le lavage, la cuisine et l’utilisation du chauffe-eau électrique, alors qu'elle devait auparavant faire des choix entre ces tâches.
Elle ajoute : "La machine à laver peut maintenant accomplir un cycle complet sans que j’aie à attendre toute une journée, et je peux utiliser le four électrique et repasser les vêtements, ce qui était presque impossible auparavant".
Quant à Abeer Al-Adlabi, du quartier de Mezzeh à Damas, elle explique qu'elle est maintenant capable d’organiser ses tâches quotidiennes selon le nouveau programme : "Deux heures de raccordement sont suffisantes pour remplir le réservoir d’eau, compléter une lessive, rafraîchir la maison avec le climatiseur, et même conserver la nourriture au réfrigérateur est devenu raisonnable maintenant".
Historique de la crise
La Syrie souffre depuis plus d’une décennie d’une grave crise électrique, la plupart des centrales de production et des lignes de transport ayant été endommagées par la guerre, tandis que la production de gaz local a chuté de manière significative. Les importations de fioul sont passées d’environ 15 000 tonnes en 2011 à seulement environ 1200 tonnes en 2024.
Cette chute drastique des ressources, combinée à l'effondrement des infrastructures, a réduit les heures d’alimentation dans la plupart des zones à deux ou quatre heures par jour dans les meilleures conditions, ce qui a un impact direct sur les conditions de vie des Syriens et les a contraints à dépendre fortement des générateurs privés, des batteries et des bougies.
Autres services en crise
Malgré le léger soulagement dans le secteur de l’électricité, les habitants de Damas et de ses banlieues souffrent toujours d’une crise d’eau désespérante en raison de la dégradation des infrastructures causée par des années de guerre, de la baisse des taux de pluie et de l’augmentation de la demande après le retour des déplacés. La capitale et ses environs s’appuient sur la source de l'Ain el-Fijeh comme principale source d'eau, mais son niveau est en forte baisse, entraînant de longues interruptions et obligeant les habitants à acheter de l'eau auprès de camions citernes à des prix élevés.
La situation des services Internet n’est pas différente de celle des autres services, des estimations récentes indiquant que la vitesse de connexion fixe en Syrie ne dépasse pas 4,6 mégabits par seconde, tandis que la vitesse moyenne d’Internet via les téléphones mobiles ne dépasse pas 12 mégabits, plaçant le pays en bas du classement mondial.
L'augmentation récente des heures d'électricité a offert aux Syriens un espace d'espoir et a eu un impact positif sur les détails de leur vie quotidienne, tant pour les artisans que pour les familles et les femmes au foyer. Cependant, la question demeure : cette augmentation sera-t-elle temporaire liée aux importations de gaz azerbaïdjanais, ou le début d’une transformation durable qui restaure la confiance dans le secteur de l'énergie en Syrie ?
Source : Al-Jazeera
 
            
            
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