Le fonds souverain norvégien presse Microsoft de limiter son soutien à Israël
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Le fonds souverain norvégien presse Microsoft de limiter son soutien à Israël

SadaNews - Le fonds souverain norvégien fait pression sur la société américaine de logiciels Microsoft en raison de ses activités en Israël. Selon ce qu'a rapporté Calcalist, cette initiative intervient alors que des indices montrent que les technologies de Microsoft "auraient probablement été utilisées par l'armée israélienne lors des attaques sur la bande de Gaza et en Cisjordanie".

Le fonds, qui gère des actifs d'une valeur de 2 trillions de dollars et qui est le plus grand au monde, a annoncé qu'il soutiendrait une proposition lors de l'assemblée annuelle des actionnaires de Microsoft vendredi prochain. Selon cette proposition, le fonds demande à la société américaine de publier un rapport sur les risques liés à ses opérations dans des pays où il y a des préoccupations concernant les violations des droits de l'homme.

Le rapport indique que l'organisation "ECO", qui propose cette initiative, affirme que l'objectif est de contraindre Microsoft à révéler l'efficacité de ses mesures de contrôle relatives aux droits de l'homme, "surtout à la lumière des preuves indiquant que les technologies de Microsoft et ses infrastructures de cloud computing auraient probablement été mises en œuvre pour servir l'armée israélienne durant les attaques sur les territoires palestiniens".

Opposition à la reconduction du PDG et au plan de rémunération

Selon Calcalist, le fonds norvégien ne se limite pas à soutenir la proposition relative aux droits, mais envisage également de voter contre la reconduction de Satya Nadella en tant que président du conseil d'administration, ainsi que contre son paquet de rémunération financière.

Le fonds a précisé, dans un communiqué officiel publié sur son site, que "le conseil d'administration de Microsoft doit tenir compte des risques matériels auxquels l'entreprise est confrontée, ainsi que des répercussions environnementales et sociales majeures de ses activités et de ses produits".

Calcalist note que le fonds refuse généralement d'accorder des paquets de rémunération exorbitants aux dirigeants, ayant déjà opposé son veto au package salarial excessif d'Elon Musk, le directeur de Tesla.

Escalade continue contre les entreprises liées à Israël

Calcalist enregistre que la position du fonds norvégien n'est pas nouvelle, car il a récemment pris une série de mesures qualifiées de "hostiles à Israël", selon la description du journal, les plus remarquables étant :

- La vente de ses participations dans 13 entreprises israéliennes en août dernier, sur les recommandations de son comité d'éthique.

- L'annonce de Microsoft en septembre dernier qu'elle avait bloqué l'accès à sa plateforme cloud pour l'unité 8200 israélienne - une unité de renseignement.

Le journal souligne que ces développements témoignent d'un changement clair dans les orientations du fonds vers un durcissement des restrictions éthiques sur les investissements liés à des activités impliquant des pratiques militaires israéliennes.

Une propriété massive influençant les votes

Selon des données recueillies par Calcalist en collaboration avec SadaNews sur la plateforme "LSEG", le fonds norvégien détenait à la fin juin dernier une participation de 1,35% dans Microsoft, estimée à 50 milliards de dollars, faisant de Microsoft le deuxième plus grand investissement du fonds après Nvidia.

Le journal ajoute que le fonds est le huitième plus grand actionnaire de Microsoft au niveau mondial, ce qui lui confère une influence réelle sur le vote concernant la décision attendue.

Calcalist conclut en faisant référence à la prochaine réunion des actionnaires dans un climat très sensible, alors que Microsoft fait face à des critiques croissantes concernant son rôle dans l'infrastructure technologique supposément utilisée dans les opérations militaires israéliennes, en raison de la montée de la pression mondiale en matière de droits humains.