Vol de pièces archéologiques précieuses au musée national de Damas
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Vol de pièces archéologiques précieuses au musée national de Damas

SadaNews - Le musée national de Damas a été victime d'un vol dans la nuit de dimanche à lundi, selon une source proche de la direction du musée et une source sécuritaire, l'un d'eux révélant que des pièces en or, exposées dans la section classique, ont été dérobées.

Les années de conflit syrien depuis 2011 ont détruit des monuments archéologiques et un patrimoine symbolique précieux, et des dizaines de milliers de pièces ont été pillées, mais le musée de la capitale a échappé à ces conséquences, recevant des pièces archéologiques rares provenant d'autres régions pour les préserver.

Une source proche de la direction du musée a confirmé que "le vol a concerné six pièces archéologiques qui étaient exposées dans la section classique du musée", et une autre source informée sur le dossier a confirmé l'information, selon ce que l'agence "France Presse" a rapporté d'eux.

La source proche de la direction a déclaré que les objets volés étaient des "lingots en or".

La direction du musée n'a pas répondu aux questions et un responsable s'est contenté de dire que "le musée est fermé pour des raisons de sécurité et sera rouvert la semaine suivante".

Les autorités n'ont pas encore publié de déclaration officielle.

De son côté, une source sécuritaire a indiqué que "plusieurs employés et gardiens du musée ont été retenus lundi après le vol, et ont été interrogés" avant d'être libérés.

Un responsable de la direction des musées en Syrie a précisé que "les forces de sécurité ont interdit l'accès aux employés dans les salles d'exposition, depuis le vol dans la nuit de dimanche à lundi".

Aucun mouvement inhabituel n'a été observé dans les environs du musée, mardi, qui est d'ailleurs un jour de fermeture hebdomadaire.

La section classique est l'une des plus importantes du musée, et abrite des pièces rares de plusieurs époques, dont les périodes hellénistique, romaine et byzantine, rassemblées à partir de sites archéologiques majeurs en Syrie.

Parmi les pièces exposées figurent des lits funéraires, des fresques rares et des statues en pierre.

La direction générale des antiquités et des musées en Syrie avait rouvert les portes du musée le 8 janvier 2025, après les avoir fermées la veille de la chute du président Bachar el-Assad, craignant des opérations de vol et de pillage.

La direction du musée avait alors confirmé qu'"il n'y avait eu aucune atteinte au musée".

Plusieurs civilisations se sont succédé en Syrie, des Cananéens aux Omeyyades, en passant par les Grecs, les Romains et les Byzantins.

Les sites archéologiques et les musées n'ont pas échappé aux conséquences de la guerre, subissant d'importants dommages, notamment dans la vieille ville d'Alep et à Palmyre.

En 2020, un rapport publié par la fondation "Gerda Henkel" et l'association syrienne pour la protection des antiquités, basée à Paris, a indiqué que plus de 40 000 pièces archéologiques avaient été pillées dans les musées et les sites archéologiques depuis le début de la guerre en 2011.

Le chaos dans lequel la Syrie est tombée durant l'apogée de la guerre sous le régime de Bachar el-Assad a permis le trafic de pièces archéologiques transférables, telles que des monnaies, des statues et des mosaïques, vers d'autres régions du monde, avec l'émergence d'un marché noir pour les antiquités.

Ce trafic a généré des revenus de millions de dollars, dont ont profité l'organisation "État islamique" et d'autres factions combattantes, ou encore des groupes affiliés aux anciennes forces gouvernementales, ainsi que des réseaux de contrebande et des individus moins organisés.