Haaretz : Le discours de Netanyahu à l'ONU est un spectacle vide

SadaNews - Le journal israélien Haaretz a décrit le discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant l'Assemblée générale des Nations Unies à New York comme "répétitif et dépourvu de tout message nouveau", considérant qu'il a prouvé une fois de plus "que Netanyahu n'a rien à offrir au monde et qu'il dépend entièrement du président américain Donald Trump".

Correspondante du journal, Lisa Rozovsky, envoyée à New York, a déclaré que Netanyahu avait eu recours à des "astuces publicitaires" commençant par lever une carte avec un marqueur (✓) au-dessus des "ennemis vaincus", jusqu'à ce qu'elle qualifie de "tactique dystopique" le fait de diffuser son discours à Gaza à l'aide de haut-parleurs et de contrôler les téléphones de Palestiniens pour envoyer des messages en hébreu.

Elle a ajouté que ce qui a le plus suscité la controverse était le "code-barres" apposé sur le col de son costume, qui mène à un scan d'images de corps d'Israéliens tués, le qualifiant de transformation de son corps en "exposition d'horreurs" devant le monde.

Pendant le discours de Netanyahu, la salle de l'Assemblée générale était presque vide, après le retrait de délégations de pays islamiques, africains, latino-américains et même européens, tandis que des dizaines de partisans de Netanyahu l'applaudissaient depuis le balcon.

Rozovsky a précisé que Netanyahu visait deux publics principaux : la base droite en Israël qui produira des clips publicitaires montrant la diffusion de son discours à Gaza, et le public américain, à sa tête Trump.

Elle a poursuivi : "C'est pourquoi, plus que de citer des généraux américains et de rappeler les gains de renseignement que Washington tire de sa coopération avec Israël, il a même accusé l'Iran d'avoir tenté d'assassiner Trump alors qu'il est connu qu'il n'y en a eu qu'une seule. Il a également tenté de comparer les événements du 7 octobre 2023 à l'équivalent de "40 000 Américains tués et 10 000 autres enlevés".

D'un autre côté, Netanyahu a lancé une attaque contre des dirigeants européens qui ont reconnu l'État de Palestine, réaffirmant son refus catégorique de la création d'un État palestinien, bien qu'il ait déjà soutenu l'idée dans un discours à l'Université Bar-Ilan en 2009 sous des conditions de sécurité strictes.

Il a aussi tenté de nier les accusations de génocide portées contre Israël à Gaza en comparant la situation au nazisme, ce à quoi le journal a répondu en affirmant que les nazis avaient effectivement encouragé l'émigration des Juifs pendant leurs premières années.

Rozovsky a souligné que le discours qui "s'est efforcé de diffuser des promesses vagues de paix, qui viendront de la force d'Israël au Moyen-Orient", n'a pas contenu de nouveautés concernant la guerre ou la probabilité d'atteindre un accord, même que la séance prévue pour les journalistes israéliens a été annulée à la dernière minute.

Elle a conclu son article en déclarant que Netanyahu "a prouvé de nouveau depuis la tribune des Nations Unies qu'il ne propose rien de nouveau et n'a pas de discours de dialogue avec le monde, mais met tous ses espoirs et efforts dans une seule direction : la Maison Blanche, dans une dépendance absolue à Trump".

Source : la presse israélienne