Un avion américain réalise des missions de reconnaissance à Gaza pour le compte d'Israël avec un financement de Londres

SadaNews - Dans une évolution controversée révélant des dimensions non déclarées du rôle britannique dans le conflit à Gaza, des informations de renseignement ont révélé que le ministère britannique de la Défense avait recours à une entreprise américaine privée pour effectuer des missions de reconnaissance aérienne au profit d'Israël, alors que les Forces aériennes royales (RAF) souffrent d'un manque d'appareils.

Selon le quotidien britannique « Times », le gouvernement aurait fait appel à la société « Straight Flight Nevada Commercial Leasing LLC », affiliée au groupe « Sierra Nevada Corporation », pour faire voler un avion de reconnaissance de type similaire au « Shadow R1 » utilisé par la Royal Air Force. Cependant, une erreur technique qualifiée de « puérile » a conduit à la fuite de la trajectoire de l’avion, révélant qu'il avait effectué une mission de reconnaissance au-dessus de la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, le 28 juillet. Cela a suscité une vague de critiques politiques et militaires à Londres.

L'avion, exploité par la société américaine et non piloté par des pilotes britanniques, avait été précédemment utilisé par l'armée américaine en Irak. Des sources au ministère de la Défense confirment que c'est le gouvernement britannique qui a financé son exploitation, bien que le ministère ait refusé de le déclarer publiquement, justifiant cela par la sensibilité de la mission.

Selon des sources au sein de la Royal Air Force, tous les avions « Shadow » britanniques, au nombre de huit, ne sont actuellement pas stationnés à la base britannique « Akrotiri » à Chypre, soit en raison de missions à l'étranger, soit pour des raisons de maintenance, ce qui a contraint le ministère à sous-traiter, une démarche peu habituelle dans de telles opérations de renseignement délicates.

Cette implication intervient à un moment où le ministère britannique des Affaires étrangères montre des positions plus fermes vis-à-vis d’Israël, ayant déjà menacé d'imposer des sanctions en raison du traitement brutal des Palestiniens, soulevant ainsi d'importantes questions sur la coordination entre les branches politique et militaire du gouvernement.

Pour sa part, Helen Maguire, porte-parole des affaires de défense du Parti des Libéraux-démocrates, a exprimé sa profonde inquiétude quant aux conséquences de cette démarche sur la souveraineté britannique, affirmant que « la dépendance à l'égard d'entreprises étrangères pour des missions de renseignement soulève des questions sur la préparation de l'armée de l'air et l'échec du gouvernement à investir dans ses propres capacités de surveillance ».

Maguire a ajouté que le gouvernement doit garantir « que les informations britanniques ne soient pas utilisées dans des opérations militaires pouvant contribuer à la souffrance humanitaire à l'intérieur de Gaza », en particulier au milieu de rapports affirmant que les missions de reconnaissance continuent malgré l'absence de tout otage britannique dans la région, à l'exception d'une otage israélienne dont la mère est de nationalité britannique.

La plateforme « Palestine Deep Dive » a été la première à repérer le vol de l'avion américain au sud de Gaza, avant que l'analyste canadien Stefan Watkins ne confirme que son premier vol opérationnel avait décollé de la base « Akrotiri » le 20 juillet, expliquant que l'échec de l'équipage à désactiver le dispositif de suivi aérien (Transpondeur) avait permis de le suivre facilement.