Prévisions d'un coup dur pour l'industrie de l'armement israélienne en 2027 à cause de la guerre de Gaza

SadaNews - Un responsable exécutif de l'industrie de l'armement israélienne a prédit que le secteur subirait un coup dur en 2027 après un recul en 2026 si la guerre d'Israël contre la bande de Gaza se poursuivait, selon des propos rapportés par le quotidien Yedioth Ahronoth sans révéler son identité.

Le responsable a déclaré : "De nombreux pays souhaitent acquérir nos armes, mais ils préfèrent attendre la fin de la guerre de Gaza et que l'intérêt mondial pour les guerres s'atténue, les clients ne pouvant pas attendre indéfiniment".

Il a ajouté : "Si la situation se stabilisait maintenant, nous pourrions encore bénéficier d'une demande forte, mais si ce n'est pas le cas, nous nous retrouverions dans une situation totalement différente".

Les exportations de défense israéliennes ont atteint un chiffre record de 14,8 milliards de dollars en 2024, dont la moitié vers l'Europe, tandis que le ministère de la Défense a averti depuis des mois que l'isolement international croissant pourrait nuire aux ventes futures, cherchant à élargir les exportations comme un moyen de financer les nouvelles infrastructures de production et les systèmes avancés pour maintenir la suprématie militaire d'Israël.

Une crise en aggravation

Les industries de défense israéliennes mettent en garde contre une crise aggravée après que l'Espagne a annulé un nouvel accord d'armement avec la société Rafael, ce qui a porté la valeur totale des contrats en attente avec des entreprises israéliennes ces derniers mois à environ 654 millions de dollars.

Les responsables de l'industrie craignent que les annulations ne s'étendent à d'autres pays cherchant à mettre la pression sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, alors que le gel prolongé des nouvelles affaires, évaluées à plusieurs milliards de dollars, menace les exportations à long terme, selon le journal.

La semaine dernière, le ministère espagnol de la Défense a annoncé qu'il avait annulé un projet d'achat de la société Rafael pour des dizaines de capsules de ciblage "Lightning 5'", qui guident des bombes aériennes, la valeur de l'accord étant supérieure à 218 millions de dollars.

Plus tôt, l'Espagne avait annulé une commande d'achat de missiles antichars Spike fabriqués par Rafael, d'une valeur d'environ 272 millions de dollars.

Un autre contrat d'une valeur de 763 millions de dollars avec Elbit Systems et deux entreprises espagnoles pour des systèmes de missiles PULS a également été annulé, la part d'Elbit dans le contrat étant d'environ 152 millions de dollars.

Plus tôt cette année, l'Espagne a annulé une commande de munitions de plus petite taille d'une valeur de plusieurs millions de dollars avec une filiale d'Elbit.

Selon le journal, ces annulations font partie d'une campagne plus large menée par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui a adopté un ton inhabituellement dur envers Israël pendant la guerre de Gaza.

Au cours des dernières semaines, l'Espagne a imposé un embargo sur les armes, interdisant les navires de ravitaillement liés à Israël de faire escale dans ses ports, et a suspendu les exportations de matières premières, contraignant les entreprises israéliennes à chercher des alternatives.

Au cours du week-end, l'Espagne et l'Italie ont déployé des navires de guerre pour accompagner la flotte de résilience, qui a quitté Barcelone fin août pour briser le blocus maritime israélien sur Gaza.

Les gouvernements ont annoncé cette mesure après que les organisateurs de la flotte ont déclaré que leurs navires avaient été attaqués par des drones, causant des dommages à plusieurs navires.

Pressions de l'opinion publique

Selon le journal, des responsables exécutifs soulignent qu'au milieu de la course à l'armement mondiale, les ventes des systèmes annulés, tels que les missiles Spike, peuvent être rapidement redirigées vers d'autres acheteurs, mais ils mettent en garde que la véritable menace réside dans la poursuite du gel des nouveaux contrats, après que des affaires de plusieurs milliards de dollars ont été bloquées pendant des mois.

Les responsables des achats en provenance de l'étranger notent que l'hésitation découle de l'opinion publique anti-israélienne, de la peur des troubles internes et du désir d'éviter des décisions politiquement sensibles, selon le journal.