L'ambassadrice de Palestine à Bruxelles à SadaNews : La conférence des donateurs pourrait voir la signature d'accords de soutien financier
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L'ambassadrice de Palestine à Bruxelles à SadaNews : La conférence des donateurs pourrait voir la signature d'accords de soutien financier

Spécial SadaNews - Dans un contexte de crise financière aiguë frappant l'Autorité palestinienne, et d'une montée de la sympathie populaire européenne pour la cause palestinienne, la capitale belge Bruxelles se prépare à accueillir la conférence des donateurs le 20 de ce mois, avec la participation de l'Union européenne et de plusieurs pays soutenants. La conférence se déroule à un moment sensible, où le besoin urgent de soutien financier croise les transformations politiques imposées par la rue européenne à ses gouvernements.

Une crise financière aiguë et un soutien européen continu

L'ambassadrice de Palestine en Belgique, ainsi qu'à l'Union européenne et au Luxembourg, Amal Jadou, a précisé lors d'une rencontre tenue à Bruxelles avec des journalistes, à laquelle SadaNews a participé, qu'Israël retient des fonds de la compensation qui s'élèvent à environ trois milliards de dollars, ce qui a directement affecté la capacité du gouvernement palestinien à respecter ses engagements envers les employés et les différents secteurs.

Jadou a expliqué à SadaNews que la réunion s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres des donateurs, la plus importante étant celle du Comité de coordination spéciale (AHLC) dirigé par la Norvège depuis les accords d'Oslo, précisant que le rôle du comité a été coordinationnel ces dernières années sans engagements financiers significatifs de la part des pays participants.

Elle a indiqué que l'Union européenne avait annoncé en avril dernier un paquet d'aide de 1,6 milliard d'euros, incluant le budget général, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés, ainsi que le secteur privé, affirmant qu'une partie de ces fonds sera transférée ce mois-ci au trésor de l'Autorité.

Elle a ajouté que des pays comme l'Arabie Saoudite, l'Espagne, la Norvège, la Slovénie et la France se sont engagés à fournir un soutien d'urgence lors de la réunion de New York, s'attendant à ce que des accords soient signés avec ces pays lors de la conférence de Bruxelles pour activer ces engagements. 

Jadou a confirmé que l'Union européenne cherche à travers la conférence à maintenir la question palestinienne à l'ordre du jour de la communauté internationale et à insister sur la nécessité de fournir un soutien financier en période post-ceasefire, en plus de suivre la mise en œuvre des réformes convenues entre le gouvernement palestinien et l'Union européenne.

La rue européenne fait pression sur les politiques

Dans le même contexte, Jadou a souligné que le mouvement populaire en Europe a eu un impact considérable sur la prise de décision politique, indiquant que certains gouvernements ont été secoués et sont tombés en raison de leur position sur la question palestinienne, comme cela s'est produit aux Pays-Bas. 

Elle a expliqué que Bruxelles a connu d'énormes manifestations, atteignant 150 000 participants lors de l'une d'elles pendant la guerre, la plupart étant des citoyens belges d'origine européenne, et pas seulement des membres de communautés ou d'immigrés.

Elle a confirmé à SadaNews que cette sympathie populaire reflète une "éveil de la conscience européenne" envers le récit palestinien, qui avait été écarté pendant des années au profit du récit israélien, notant que la génération jeune aujourd'hui adopte la position palestinienne grâce au rôle des médias sociaux qui ont révélé l'ampleur des crimes et des violations, du meurtre massif à la politique de famine. 

Elle a ajouté que les médias palestiniens et l'activité diplomatique ont joué un rôle complémentaire dans le renforcement de cette conscience.

Des mesures européennes sur la table

Jadou a mentionné que l'ampleur des crimes commis contre le peuple palestinien a poussé certains pays européens à proposer des mesures politiques contre Israël, allant du gel de l'accord de partenariat avec l'Union européenne, à l'arrêt des transactions commerciales, en passant par la suspension de la participation d'Israël au programme "Horizon" de soutien à la recherche scientifique et à l'innovation. Bien que ces mesures n'aient pas encore été entièrement adoptées, elles portent un impact psychologique considérable sur Israël, qui se considère comme une partie de l'Europe, considérant que le simple fait de soulever ces idées représente un changement important dans l'humeur politique européenne.

Dans ce même contexte, Jadou a confirmé que la conférence de Bruxelles constitue une étape fondamentale dans une série de réunions à venir, parmi lesquelles une rencontre organisée par l'Égypte sur la reconstruction de la bande de Gaza, exprimant l'espoir que ces rencontres se traduisent par des engagements sérieux pour soutenir les efforts de reconstruction et mettre fin à la souffrance du peuple palestinien.