
Fils de Nasrallah : Mon père était en colère à cause de l'explosion du "pager"... et reprochait à certains dirigeants de son parti
SadaNews - Jawad Nasrallah, le fils de l'ancien chef du groupe libanais "Hezbollah", Hassan Nasrallah, a déclaré à "Reuters" que l'explosion par Israël des appareils de communication sans fil (pager) utilisés par des membres du groupe à travers le Liban a suscité la colère de son père, et qu'il "reprochait beaucoup à certains", en référence à des responsables de "Hezbollah".
Les déclarations du fils de Nasrallah viennent à la veille de la commémoration par "Hezbollah" de l'anniversaire de l'assassinat de son père à Beyrouth, lors d'une cérémonie à laquelle assiste Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, qui "va également tenir des réunions avec de hauts responsables libanais pour discuter des relations bilatérales et des développements régionaux et internationaux d'intérêt commun", a rapporté l'ambassade d'Iran au Liban.
La détonation des appareils de pager et la mort de Nasrallah dans une attaque aérienne menée par Israël sur la banlieue sud de Beyrouth en septembre 2024 ont déclenché une escalade d'attaques plus larges, faisant plus de 4000 morts à travers le Liban, tout en détruisant de vastes zones du sud. La guerre a ébranlé la poigne de "Hezbollah" sur le pouvoir au Liban, la milice étant désormais sous pression pour abandonner ses armes. Israël a déclaré avoir lancé la guerre pour mettre fin aux attaques de "Hezbollah" à la frontière en soutien à son allié le mouvement de résistance islamique palestinien "Hamas" à Gaza.
Reproches de Nasrallah
Auprès du mausolée de Nasrallah, situé à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, Jawad, avec sa famille et des partisans du groupe, se prépare à organiser la cérémonie de commémoration, évoquant avec douleur et chagrin les derniers jours vécus par son père.
Jawad a déclaré à "Reuters" : "À mon avis personnel, s'il avait perdu (Nasrallah) un de ses fils pour que tous ceux qui ont été blessés (dans l'explosion du pager) soient en sécurité, cela aurait été plus facile pour lui. ". Il a ajouté : "Il était triste et en colère et reprochait à certains, sur fond de ce qui s'est passé, car il se considère comme le garant de ce sang". Les mesures de sécurité autour de Nasrallah étaient alors renforcées. Jawad, comme plus d'un million de Libanais, avait été déplacé en raison des frappes aériennes israéliennes et n'avait pas vu son père depuis 3 mois. Jawad a dit que les mouvements de son père "étaient tous difficiles et régis par les circonstances sécuritaires. On peut dire qu'il n'y avait rien de fixé chaque jour".
Annonce de l'assassinat de Nasrallah
Le dernier discours télévisé de Nasrallah a eu lieu le 19 septembre, après l'explosion des appareils de pager. Huit jours plus tard, une série de bombes israéliennes perforantes a causé la mort de Nasrallah dans un complexe de "Hezbollah" situé dans la banlieue sud de Beyrouth, lui qui avait dirigé ce puissant groupe chiite religieux, politique et militaire pendant plus de 30 ans. Jawad déclare que la famille Nasrallah a appris la nouvelle de l’assassinat à la télévision, "par le biais des informations comme tout le monde".
Déplacement vers un endroit sûr
Jawad indique que la dernière rencontre avec son père avait eu lieu environ 3 mois auparavant, évoquant la difficulté des déplacements de Nasrallah, notamment avec l'intervention de "Hezbollah" pour soutenir "Hamas" un jour après l'attaque du 7 octobre 2023. Jawad a dit : "Nous avons ressenti un moment d'éloignement comme tout le monde, en ajoutant à la solitude des temps", soulignant que la guerre, les bombardements, la brutalité et l'isolement avaient créé ces sentiments.
Jawad a écarté la possibilité de désarmer "Hezbollah", ce que réclame le gouvernement libanais et les opposants du groupe. Il a déclaré : "Ni dans tes illusions ni dans tes rêves... il y a un territoire à gouverner, un peuple et une menace, il y a une réalité créée en 1948 à ta proximité", en référence à la déclaration de l'établissement d'Israël.

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