
Les droits de douane américains doublés sur l'Inde entrent en vigueur à 50 %
SadaNews - Les États-Unis ont imposé à partir de mercredi des droits de douane écrasants de 50 % sur certaines marchandises indiennes, le plus élevé en Asie, alors que le président américain Donald Trump avance dans l'imposition de ces droits pour punir New Delhi de ses achats de pétrole russe.
Les nouveaux droits doublent le tarif existant de 25 % sur les exportations indiennes, entré en vigueur le 7 août, ce qui porte un coup supplémentaire aux relations entre les deux pays. Après des années à renforcer les liens économiques et sécuritaires, l'Inde et les États-Unis se retrouvent désormais aux antipodes dans la guerre commerciale de Trump.
La Maison Blanche a expliqué les nouveaux droits, qui sont entrés en vigueur à 12h01 à Washington, soit 9h31 à New Delhi, dans deux avis publiés lundi et mardi, ce qui signifie qu'il semble peu probable que l'Inde obtienne une exemption, alors que les efforts de Trump pour négocier la paix entre la Russie et l'Ukraine sont au point mort.
Un choc stratégique pour New Delhi
Ce taux record place l'Inde, qui est la principale économie à la croissance la plus rapide au monde, devant une possible baisse des échanges avec son plus grand marché d'exportation. Les droits de douane menacent également la compétitivité des exportations indiennes face à des concurrents tels que la Chine et le Vietnam, soulevant des questions sur les ambitions du Premier ministre Narendra Modi de transformer le pays en un centre industriel mondial.
Ajay Srivastava, fondateur du centre de recherche "Global Trade Initiative" basé à New Delhi, a déclaré : "C'est un choc stratégique qui menace la position à long terme de l'Inde sur les marchés américains à forte intensité de main-d'œuvre, risquant d'aggraver le chômage dans les centres d'exportation, et cela pourrait affaiblir la participation de l'Inde aux chaînes de valeur mondiales".
Il a ajouté que les concurrents pourraient en profiter, "ce qui pourrait conduire à l'exclusion de l'Inde de marchés clés même après la levée des droits de douane".
Des dissensions à cause du pétrole russe
Les droits ont choqué les responsables indiens, et sont survenus après des mois de discussions commerciales entre New Delhi et Washington.
L'Inde était l'un des premiers pays à ouvrir des négociations commerciales avec l'administration Trump, mais les droits de douane élevés et les politiques de protectionnisme dans des secteurs comme l'agriculture et les produits laitiers ont frustré les négociateurs américains.
Les relations se sont détériorées après que Trump a critiqué l'Inde pour ses achats de pétrole russe, affirmant qu'elle finance la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine, alors que New Delhi soutenait que ces achats contribuaient à la stabilité des marchés énergétiques, et a confirmé qu'elle continuerait à acheter du pétrole russe "en fonction de l'intérêt financier".
Cette relation tendue a poussé l'Inde à se distancer des États-Unis et à renforcer ses relations avec les membres du bloc "BRICS". Pékin et New Delhi ont cherché ces derniers mois à réparer les relations qui s'étaient détériorées après des affrontements frontaliers meurtriers en 2020, et Modi devrait rencontrer le président Xi Jinping en marge d'un sommet de sécurité en Chine la semaine prochaine, lors de sa première visite dans le pays depuis sept ans.
Dans le même temps, l'Inde et la Russie se sont engagées à augmenter leur commerce annuel de 50 % pour atteindre 100 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
New Delhi a adopté une position audacieuse, affirmant qu'elle continuerait à acheter du pétrole russe tant que cela serait financièrement avantageux. L'Inde a augmenté ses importations de pétrole en provenance de Russie depuis le début de la guerre totale contre l'Ukraine en 2022, représentant environ 37 % des exportations pétrolières russes, selon la société "Casatkin Consulting" basée à Moscou.
Les entreprises indiennes avaient temporairement suspendu leurs importations de brut "urals" russe début août, mais elles sont revenues sur le marché dans les semaines suivantes.
Conséquences économiques internes
Une délégation commerciale américaine, prévue pour se rendre en Inde entre le 25 et le 29 août pour la sixième ronde de négociations, a reporté sa visite, augmentant les inquiétudes quant à la capacité des deux parties à conclure un accord commercial d'ici l'automne, un objectif fixé lors de la visite de Modi à la Maison Blanche en février.
Citigroup a estimé que les droits de douane de 50 % représentent un risque négatif compris entre 0,6 et 0,8 point de pourcentage sur la croissance du PIB annuel.
Les droits américains n'affecteront pas certaines industries clés. Par exemple, les droits ne comprendront pas les exportations d'électronique, ce qui exonère les nouveaux investissements massifs d'Apple dans les usines en Inde actuellement. Les exportations de médicaments ne seront pas non plus affectées.
L'impact économique pourrait être atténué par le fait que l'économie indienne dépend fortement de la demande intérieure plutôt que des exportations, ce qui rend essentiel de renforcer la confiance des consommateurs et des entreprises pour obtenir une croissance plus rapide.
La consommation privée représente environ 60 % du PIB de l'Inde, et bien que les États-Unis soient le plus grand marché d'exportation de l'Inde, avec des exportations atteignant 87,4 milliards de dollars en 2024, cela ne représente que 2 % du PIB total de l'Inde.
Pour renforcer la confiance, le gouvernement de Modi s'est engagé dans des "réformes de nouvelle génération", en commençant par une réforme complète de la taxe de consommation. Les responsables de New Delhi se réunissent également pour mettre en place des mesures de soutien à des secteurs comme le textile et les chaussures qui sont susceptibles de subir des dommages importants en raison des droits élevés.
Pressions sur les marchés financiers
Les marchés obligataires et des changes en Inde ont chuté avant l'entrée en vigueur des nouveaux droits, et la roupie est devenue la monnaie à la pire performance en Asie cette année. Les marchés boursiers indiens ont déjà connu des sorties de capitaux de près de 5 milliards de dollars depuis juillet.
Trinh Nguyen, cheffe économiste chez Natixis, a écrit dans une note mardi : "Le point positif peut être que cette pression extérieure poussera l'Inde à accélérer les réformes tardives". Elle a ajouté : "La terre, le travail et la libéralisation sont tous essentiels pour libérer la croissance et renforcer la compétitivité".

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