Le New York Times révèle dans une enquête "l'histoire non racontée du rôle américain caché dans la guerre en Ukraine"

SadaNews - Le New York Times a raconté, dans une longue enquête journalistique et de manière détaillée, ce qu'il considère comme l'histoire non racontée du rôle caché des États-Unis dans les opérations militaires ukrainiennes contre les armées russes envahissantes.

L'enquête menée par Adam Entous dévoile le rôle caché et profond que les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont joué dans le soutien à l'Ukraine depuis le début de la guerre avec la Russie en 2022, à travers un partenariat secret incluant la planification militaire, le renseignement et la technologie militaire.

Ce partenariat a débuté au printemps 2022 - selon l'enquête - lorsque des généraux ukrainiens de haut rang ont été transférés au quartier général américain à Wiesbaden, en Allemagne, où les bases d'une coopération sans précédent ont été établies, devenant plus tard la colonne vertébrale des opérations militaires ukrainiennes.

Le partenariat s'est concentré - selon le journal - sur l'offre de soutien militaire et de renseignement direct, et pas seulement sur l'armement de l'Ukraine avec des milliards de dollars, les Américains fournissant aux forces ukrainiennes des informations de renseignement précises et des points d'intérêt qui leur ont permis de porter des coups durs aux forces russes.

Cela a effectivement aidé - selon l'enquête - à frapper l'armée russe à Kherson, Melitopol et au port de Sébastopol dans la péninsule de Crimée, entraînant un recul russe précoce et de lourdes pertes humaines.

Des officiers américains et ukrainiens ont travaillé côte à côte pour gérer les combats depuis le quartier général de Wiesbaden, rendant l'alliance occidentale directement impliquée dans les opérations militaires, selon le journal américain.

Défis croissants

Cependant, ce partenariat a connu, avec le début des contre-offensives ukrainiennes, des défis croissants - selon le journal - lorsque des désaccords ont émergé entre les commandements ukrainien et américain concernant les objectifs stratégiques, où les Ukrainiens cherchent à réaliser des victoires rapides et importantes pour montrer des avancées politiques, tandis que les Américains conseillent la prudence et à s'appuyer sur les capacités disponibles pour éviter l'escalade avec la Russie, notamment en ce qui concerne les lignes rouges comme la Crimée.

Ces tensions ont été clairement mises en évidence dans la planification de l'attaque de 2023 sur Melitopol et Bakhmout, où l'intervention du président ukrainien Volodymyr Zelensky et la distribution égale des munitions ont affaibli l'efficacité des opérations, alors qu'un de ses généraux se concentrait sur Bakhmout, ce qui a épuisé l'armée ukrainienne et conduit à l'échec de l'attaque principale, selon l'enquête.

Durant cette période - selon l'enquête - la technologie moderne a joué un rôle crucial, l'Ukraine ayant utilisé des missiles HIMARS à longue portée et des drones pour frapper des cibles russes stratégiques, avec l'assistance et les informations de renseignement américaines pour garantir la précision des frappes.

Le journal a noté que la création d'un "centre opérationnel" à l'intérieur des territoires russes pour permettre l'utilisation de ces armes, était considérée comme une étape historique pour l'implication américaine directe sur le sol russe, malgré les réserves quant aux limites des cibles et à l'interdiction de frapper des civils et des infrastructures sensibles sur le plan politique.

Avec le temps, le partenariat a confronté de grands défis politiques, car le retour du président américain Donald Trump et la menace d'une éventuelle proximité avec la Russie ont affaibli la capacité des États-Unis à fournir un soutien complet à l'Ukraine, entraînant une réévaluation des éléments du partenariat à Wiesbaden et une réduction de certaines formes de soutien direct, selon l'enquête.

Limites du soutien extérieur

D'autre part, la direction ukrainienne a rencontré des difficultés à mobiliser des troupes, notamment en raison d'un manque d'équipements et de soldats, au moment où Zelensky exigeait des victoires rapides pour renforcer le soutien occidental et le moral, ce qui a créé un fossé entre les objectifs du gouvernement ukrainien et les capacités réelles de l'armée, comme l'a raconté l'enquête.

Malgré ces défis, le partenariat - selon le journal - a réussi à réaliser d'importants succès, comme la libération de Kherson et l'imposition de lourdes pertes aux forces russes, infligeant des dommages aux dépôts d'armement et au pont stratégique de Kerch, ainsi que l'exécution de frappes précises sur des sites russes éloignés avec l'aide de drones.

Ces opérations ont montré les limites de la capacité de l'alliance occidentale à contrôler la stratégie ukrainienne, les décisions finales concernant les attaques et la prise de territoires restant entre les mains de la direction ukrainienne, ce qui a toujours été un point de tension entre les deux parties, selon le New York Times.

L'enquête a conclu que le partenariat militaire secret avait été un élément crucial dans la résistance de l'Ukraine face à une puissance russe supérieure, permettant à l'armée ukrainienne de réaliser des gains stratégiques dans les premiers mois de la guerre, tout en révélant par ailleurs les limites du soutien extérieur lorsque la stratégie militaire croise la politique intérieure et les divergences entre alliés.

Alors que la guerre se prolonge jusqu'en 2025, l'avenir de l'Ukraine et du système international en Europe dépend des décisions politiques pouvant redessiner les forces en présence, tout en continuant à nécessiter de renforcer l'armée ukrainienne et à améliorer la coordination avec les alliés pour faire face aux défis de Moscou, selon le journal.

Source : Le New York Times