Ministre de la Santé de la région du Darfour : Des milliers de civils sont tombés dans la ville de El Fasher

SadaNews - Le ministre de la Santé de la région du Darfour, Babikir Hamdine, a déclaré que des milliers de civils sont tombés dans la ville de El Fasher au cours des deux derniers jours, tandis que l'Union africaine a dénoncé les "horreurs" et les "crimes de guerre présumés" à El Fasher, dans l'ouest du Soudan.

Le ministre a indiqué qu'il n'était pas possible de déterminer le nombre de victimes en raison de la coupure des communications, et que les personnes qui ont pu sortir ont confirmé la mort de milliers de personnes à El Fasher.

Selon Hamdine, les hôpitaux de El Fasher sont hors service à cause des attaques contre le personnel médical et de la coupure des communications, et il a souligné que des familles restées à El Fasher ont été victimes de pillages, avec une pénurie de nourriture et de médicaments.

De son côté, des sources médicales ont confirmé l'arrivée de plus de 100 familles déplacées de El Fasher dans la ville de Tallouda, à l'ouest de la ville, tandis que Médecins Sans Frontières a appelé à sauver des vies civiles à El Fasher et à leur permettre de sortir vers des zones plus sûres.

Moment difficile

Cela survient alors que Malik Akar, vice-président du Conseil de souveraineté soudanais, a déclaré que ce que traverse notre pays aujourd'hui est un moment difficile mais ce n'est pas la fin du chemin, considérant que le retrait de l'armée dans les combats à "El Fasher nous appelle tous à la cohésion".

Des données et des rapports terrains ont indiqué aujourd'hui mardi que les Forces de soutien rapide ont mené des opérations de tuerie massive contre les civils à El Fasher et enlevé plusieurs médecins, suite à leur prise de contrôle de la ville qu'ils ont assiégée pendant des mois.

La force conjointe des groupes qui combattent aux côtés de l'armée soudanaise a déclaré dans un communiqué que les Forces de soutien rapide avaient commis des crimes horribles contre des civils innocents à El Fasher, ayant exécuté et tué plus de deux mille citoyens désarmés les 26 et 27 octobre en cours, dont la plupart étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Siège et condamnation

Commentant ces développements, le président de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssef, a condamné les "horreurs" et les "crimes de guerre" rapportés depuis la ville soudanaise de El Fasher.

Après un siège de 18 mois, les Forces de soutien rapide ont annoncé dimanche dernier leur prise de contrôle de El Fasher. Youssef a exprimé, dans un communiqué via la plateforme X, sa "grande inquiétude concernant la violence croissante et les horreurs rapportées" depuis la ville, et a condamné les "crimes de guerre présumés et les opérations de meurtre de civils ciblant des groupes ethniques".

De son côté, l'Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD) a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation à El Fasher après la prise de contrôle par les Forces de soutien rapide, condamnant également la violence à l'encontre des civils à El Fasher, tout en appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Crimes et condamnation

Quelques heures avant, le ministère des Affaires étrangères soudanais a déclaré que le gouvernement soudanais condamnait avec la plus grande force ce qu'il a qualifié de "crimes terroristes atroces commis par les milices des Forces de soutien rapide dans la ville de El Fasher, capitale de l'État du Nord-Darfour".

Il a confirmé, dans un communiqué publié tôt ce mardi matin, que les Forces de soutien rapide "ont commis et continuent de commettre des actes de meurtre raciste et de terreur systématique contre des civils désarmés, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans des scènes choquantes filmées par leurs auteurs avec fierté et arrogance, révélant leur nature criminelle qui se spécialise dans le sang et le terrorisme".

El Fasher était le dernier centre administratif principal de la région du Darfour soudanais encore sous le contrôle des forces armées soudanaises, et a été assiégé intensément par les Forces de soutien rapide depuis plusieurs mois, entraînant de nombreuses victimes et une aggravation de la crise humanitaire.

Source : Al Jazeera